Des nouvelles de moi en Chine, Tome 4
Tome 4 ? Ah mais qu'est ce que c'est, tome 4 de quoi ? Eh oui ça fait tellement longtemps que j'aurais dû finir de l'écrire que vous avez sans doute oublié les 3 précédents opus ! J'ai voulu au début retarder un peu le 4ème du nom à cause d'une période où il ne s'est quasiment rien passé, puis les mois passèrent et voici que je manque de temps pour l'écrire maintenant... Voici donc le tome 4 tant attendu, ou plutôt celui qu'on attendait plus!
1 – Résumé de tout ce qui s'est passé depuis la dernière fois.
- À bicyclette
La dernière fois, l'on s'est quitté au moment où moi et ma douce Guo Yu étions rentrés à Nanning afin qu'elle entame son dernier semestre d'université, la tête chargée des souvenirs des journées passées à flâner et marcher au bord de la plage. Pendant environ 15 jours, ce fut assez routinier, Guo Yu allant à ses cours les lundi et mardi matins, et le mercredi après-midi, pendant que, je peux le dire, je ne faisais pas grand-chose. J'avais très envie d'explorer les alentours, mais ce n'est pas facile sans voiture ou autre moyen de locomotion. Le touc-touc n'est pas adapté car il faudrait que je puisse m'arrêter quand je veux et aller où je veux, librement. De plus je ressentais le besoin de faire du sport, car je me sentais un peu faible. Et puis faire du sport ça évite des maladies, c'est mille fois mieux que d'aller à l'hôpital ! La solution fut toute simple : acheter un vélo ! On s'est donc rendu avec Guo Yu dans un magasin de vélo, pas très loin de notre lieu-dit de résidence qui, comme chacun le sait, se nomme Qing Xiu Qu Zheng Fu (littéralement «Le gouvernement de Qing Xiu Qu», à prononcer «Tching Siou Tchu Tchèngue Fou-ou», car on habite tout près d'un important et imposant building du gouvernement). Ce magasin de vélo se trouve à moins de 5 kilomètres, dans une petite bourgade dénommée Yong Ning, prononcer «Yon-nig». Oui vous l'aurez remarqué, j'essaie de placer des noms chinois ainsi que leur prononciation, vous aimez ? Ça fait un bon entraînement ! Bref mon choix s'est porté sur un VTT tout suspendu et d'apparence robuste à un prix défiant toute concurrence française, pour 400 kuais (kuài , prononcer kouaille, est le nom donné au Yuan Renminbi dans le Guangxi), ce qui fait environ 40€. Je défie quiconque de trouver un VTT neuf de cette qualité à ce prix là !
À cheval sur mon fier destrier que je peux conduire les yeux fermés !
Depuis que j'ai mon VTT, c'est un peu un second souffle pour mon séjour ici, enfin je peux me balader où je désire aller, visiter de nouvelles routes, découvrir des chemins et les arpenter avec audace, aller voir dans les collines près de chez nous si j'y suis. Faire du vélo en Chine c'est assez génial, en tout cas là où je suis j'aime bien. Dès lors que l'on sort un peu des grands axes routiers, on découvre pas mal de choses. Ainsi j'ai pu découvrir par exemple que Nanning, une ville étonnamment plate, était auparavant un paysage montagneux que les chinois ont rasé à grands coups de dynamite et de pelleteuses. Les montagnes sont en grès très friable tirant sur l'ardoise par endroit, un simple toucher du doigt suffit à briser la roche en petit cubes. Je pense donc qu'il est assez facile de raser les montagnes d'ici.
Avec mes ballades en VTT, j'ai pu découvrir que le nouveau Wal-mart en construction depuis plusieurs mois est désormais ouvert. Wal-mart est un des seuls grands supermarchés «clean» que je connaisse, et lorsqu'on a besoin de quelque chose de spécial (chocolat, pâtes, pain, beurre de cacahuètes...) j'y vais désormais en vélo. Environ 35 kilomètres pour l'aller-retour. La route vers Wal-mart est assez agréable, bien que ce soit le long d'une voie assez fréquentée. De chaque coté de la route principale, il y une route spéciale pour vélo aussi large qu'une communale en France, et aussi bien à la campagne qu'en pleine ville on trouve ces routes pour vélo. C'est tout de même mieux que les rues serrées des villes françaises ! Un truc que j'aime particulièrement faire c'est doubler les autres vélos (hi hi!), les mobylettes et les scooters (ho ho !) et même les touc-touc modernes, des motos 125 à 3 roues et avec une cabine à l'arrière (hu hu !). C'est spécialement intéressant lorsque je double un jeune homme et sa copine sur leur vélo électrique, je peux entendre la copine qui doit dire «regardes, t'es trop lent, on se fait même doubler par un vélo normal! » (hé hé hé hé !). Et donc le pauvre doit pédaler pour me rattraper, tout en supportant sa copine qui le tape dans le dos mais bien sûr ne pédale pas. Ça fait des courses intéressantes, vélo électrique contre vélo à jambes !
Le nouveau Wal-mart
Mais la route pour aller à Wal-mart c'est bien, mais ça ne vaut pas tous les petits sentiers que j'ai trouvé et des coins magnifiques certifiés par moi-même sans déchets et autres fioritures chinoises habituelles. Ce que j'adore le plus c'est trouver une route quelconque, la suivre un peu, puis je remarque un petit sentier et je le suis encore, puis je cache mon vélo et je marche à pieds lorsque je trouve un coin sympa où le vélo est impossible. Attention, pantalon recommandé dans les collines à cause des serpents qui sont actifs 10 mois sur 12 dans cette région. J'aime bien aussi visiter les chantiers des futurs buildings, les carrières de brique, les terrains vagues. J'en ai trouvé un en particulier près de chez-nous, au début ce n'était que des grosses bosses de terre et de gravats, mais je l'ai aménagé un peu et j'en ai fait un petit terrain de cross. Les premières fois que j'ai fait du vélo ici ce n'était pas très facile, mais après plusieurs passages la terre devient agréable à conduire. Les habitants m'ont vu m'amuser comme un petit fou et s'y sont essayé aussi, c'est étonnant qu'ils n'aient jamais eu l'idée d'utiliser ces terrains pour ça, vu qu'il y en a un peu partout en Chine ! Ce n'est pas faute d'avoir un bon vélo : après plusieurs jours des jeunes chinois viennent désormais régulièrement s'amuser sur ce terrain avec des vélos bien meilleurs que le mien. J'ai souvent l'impression en Chine qu'il y a moyen de faire plein de choses mais que c'est un potentiel inutilisé voire même gâché parfois.
Au sommet d'une montagne, un panorama fantastique difficile à capturer avec mon portable.
Les montagnes fourmillent de petits sentiers agréables à arpenter.
La végétation tropicale nous rappelle que l'on est situé entre le tropique du Cancer et l'équateur.
La végétation très variée ravira les amateurs de botanique.
Pendant mes ballades en vélo, j'ai eu envie de vérifier quelques chose. Les collines que les chinois rasent sont en grès. Le grès... Mais oui ! Les montagnes d'ici se sont formées de la collision de la plaque eurasienne avec la plaque indienne. C'est à dire qu'auparavant, ici c'était le fond de la mer, comme pour les Deux-Sèvres. Et si... je cherchais des fossiles comme lorsque j'étais plus jeune ? Je suis donc parti à la recherche de fossiles dans plusieurs collines ouvertes par des pelleteuses. Premières collines visitées : aucun fossile trouvé, c'est l'échec. Par contre j'ai prélevé des cailloux dans la roche au niveau d'une ligne noire que les paléontologues connaissent bien, je suis presque certain qu'il s'agit de la fameuse strate noire de la fin de l'ère du Crétacé. Elle serait la séquelle visible de la collision d'une météorite avec la Terre il y a environ 65 millions d'années, collision qui aurait causé la fin du règne des dinosaures. Enfin d'après les lignes qui composent cette strate ce serait plutôt 3 météorites qui auraient successivement frappé la Terre, pas en même temps (dans l'ordre une grosse, une moyenne, une grosse). J'ai vérifié sur plusieurs collines, il est possible de trouver cette même strate un peu partout. C'est la première fois que je vois cette strate autrement que sur des photos ou des documentaires ! Je suis donc tout de même content, un rêve de gosse qui se réalise. Mais bon trouver la strate c'est bien mais je voudrais bien trouver des fossiles moi ! C'est en cherchant dans une colline tranchée tout près de chez nous que j'ai trouvé mes premiers fossiles. Un vrai gisement de fossiles sous-marins : des coquillages et des ammonites différents des deux sèvres, ça fait plaisir à trouver ! Ça confirme en tout cas qu'auparavant ici c'était la mer. Mais une pensée m'horrifie : alors, ça veut dire que toutes les collines rasées en contenait sans doute des milliers de tonnes ! Scandale ! Pourquoi l'Homme moderne s'entête t'il à réduire à néant en quelques dizaines d'années ce que la nature a mis des millions d'années à accomplir ? Ça c'est un truc des humains que je pourrai jamais pifer ! Et ici en Chine les exemples sont multiples.
Les gens qui habitent dans la montagne sont loin de disposer de tout notre confort occidental.
Certains chemins sont praticables en vélo et font d'excellentes randonnées de plusieurs dizaines de kilomètres.
D'autres chemins sont uniquement pédestres car très étroits et trop abrupts pour un véhicule.
La montagne est toujours facilement accessible depuis la route.
On aperçoit, sur le flanc de la montagne en face, des plantations d'arbres fruitiers.
Un aperçu de la diversité de la végétation.
Encore un petit effort avant d'arriver au sommet...
Ca y est nous y voilà ! On peut maintenant admirer les nombreuses montagnes voisines.
Je me sers de ce vélo très souvent, et je ne compte même plus les kilomètres que je lui ai fait avalé en si peu de temps, le pauvre. Je ne le ménage vraiment pas et il présente aujourd'hui des signes de faiblesse, notamment la chaine pleine de poussière qui manque d'huile et les pédales qui couinent. Ceux qui se rappellent le temps où je faisais du vélo en France peuvent deviner pourquoi : ce n'est pas du tout dû à «la qualité chinoise» que l'on critique à tout va, mais c'est plutôt que je bourrine comme un malade sur les pédales et en particulier j'aime bien monter les côtes au gros plateau. Bref après quelques mois d'utilisation intensive, ça ne m'étonne pas du tout.
Voici à quoi ressemblent les touc-toucs d'aujourd'hui. J'adore faire la course avec eux.
La fête de la mi-automne
Vers le milieu de l'automne, on célèbre en Chine la fête de la mi-automne, qui a lieu précisément le jour où la lune est pleine et la plus brillante de l'année (le 15ème jour de la 8ème lune, en partant du nouvel an chinois). C'est donc l'occasion pour moi et Guo Yu de rentre à Beihai pour environ 3 semaines. Beaucoup de fêtes chinoises sont basées sur un calendrier lunaire, le nouvel an chinois ( fête du printemps) étant la plus connue. Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez lire l'origine des fêtes chinoises à l'adresse suivante : http://www.shaolin-viaggi.net/frenchfetechinoise.htm.
Lors de la fête de la mi-automne, les familles se réunissent et mangent de délicieux gâteaux compacts et bourratifs appelés «Moon cake» ou «Yueping» en Chinois, prononcer Yu-e-bing. En général il suffit de 4 ou 5 de ces gâteaux pour ne plus avoir faim ! Comme il y a plein de mooncake différents, on les coupe en 4 et on les distribue. Il y en a pour tous les goûts et chaque région a sa spécialité de mooncake. Ceux du Yunnan que nous ont envoyé la famille de Guo Yu étaient particulièrement délicieux. Il y en a au jambon, au miel, aux fruits, à différentes viandes, aux légumes, à consommer soit chaud soit froid, bref vraiment pour tous les goûts. C'est aussi l'occasion de partager un délicieux repas et plein de fruits. Ce jour-là j'ai découvert un nouveau fruit, un genre de pamplemousse version géante, de la grosseur d'un ballon de foot. L'épaisseur de la peau est d'environ un pouce ! Ses seuls défaut : les épluchures sont plutôt encombrantes, on peu s'en faire un casque ; les quartiers sont remplis de gros pépins ; le goût n'est pas aussi délicieux qu'une orange ou un pamplemousse. Un peu avant la fête de la mi-automne, il est très important de faire des provisions, acheter fruits, légumes et viandes à l'avance. Car le jour H arrivé, malheureux celui qui croit pouvoir trouver de la nourriture au marché ! Le marché est vide, personne ne travaille ce jour-ci, ou presque.
Fait étrange : au moins 2 semaines avant la fête, on trouve des boites de mooncake partout, je me dis que c'est impossible, il ne pourront jamais tout vendre, surtout au prix que ça coûte (ce n'est pas donné même pour un français). Eh bien je pense que j'ai raison, ils ne peuvent pas tout vendre, la veille les magasins en sont encore remplis. Par contre, le lendemain de la fête, impossible de trouver la moindre boîte ! La raison est simple, ces gâteaux ne sont mangés que lors de la fête, après ils perdent leur intérêt et personne ne les achète. Comme ils contiennent souvent de la viande, ils se périment assez vite aussi. Alors je crois que les magasins jettent les invendus pour libérer de la place. Aaah mais non donnez-les moi ! Ça ne peut pas se périmer aussi vite ! Bref c'est bien dommage car j'aurai bien aimé m'en faire un petit stock de ces gâteaux (quand on est atteint de gloutonnerie on ne guérit jamais vraiment). Pour résumer cette fête, je la trouve très chaleureuse et gustativement comme quantitativement très appropriée pour le fieffé glouton que je suis parfois (mes collègues du CGO, quand je travaillais à Saintes, savent de quoi je parle... Mes amis et Maman aussi).
Un pamplemousse géant, plus connu sous le nom de Pomelo ou You Zi (« Ya-o-dzeuh ») en chinois.
Retour du père à Guo Yu
Cette fête de la mi-automne a aussi été l'occasion pour le père de Guo Yu de rentrer à Beihai, après plus de 4 mois passés à Guangzhou je crois. Je ne sais pas comment il fait pour travailler aussi loin de sa famille et aussi longtemps sans voir sa femme ni sa fille, mais apparemment c'est fait courant en Chine et il dit qu'il aime bien ça, il aime son travail et le soir s'occupe à lire et à jouer de l'un de ses nombreux instruments de musique (mais je l'ai surpris la larme à l'oeil la première fois que je l'ai raccompagné au bus qui le ramène à Guangzhou). J'affectionne particulièrement le père de Guo Yu, c'est quelqu'un qui est toujours souriant quoiqu'il arrive, il sait penser par lui-même et non par ce que les autres lui disent ou ce qu'il voit à la télé, il est le seul à pouvoir gérer le caractère assez fort de la mère de Guo Yu (Guo Yu en est incapable car elle a plus ou moins le même caractère ; quant à moi je ne comprend pas un traitre mot de ce qu'elle dit lorsqu'elle est en colère). Mais rassurez-vous ce n'est pas après moi qu'elle s'énerve, c'est le plus souvent à cause des jalousies engendrées par le succès de son école de danse. Et comme elle vit le plus souvent seule, elle a développé un caractère un peu rude. C'est contre ça que le père de Guo Yu est très efficace. Le père de Guo Yu est toujours aux petits soins pour sa femme lorsqu'ils sont ensembles, il lui prépare toujours des fruits à manger, l'aide à nettoyer et cuisiner, sait quoi lui dire lorsqu'elle se met en colère, sait ignorer lorsqu'il le faut, etc. Lorsqu'il est à Guangzhou il téléphone souvent et chante des chansons à sa femme et à Guo Yu. C'est aussi un très bon joueur d'échecs, j'ai rarement joué des parties aussi intéressantes qu'avec lui et un oncle à Guo Yu. Enfin il nous fait toujours rire lorsqu'il joue de son clairon, il y a toujours un moment ou c'est plus des «pwaaaaps !» enroués qui sortent plutôt que de vraies notes.
Moi et le père de Guo Yu en pleine partie d'échecs.
C'est un très bon perdant, comprendre un bon joueur : il ne considère pas le fait de perdre comme néfaste mais comme l'occasion d'apprendre de ses erreurs. Par exemple il a joué en bourse une somme considérable, aurait pu gagner beaucoup mais n'a pas vendu à temps : il a perdu pas mal d'argent mais ça ne l'empêche pas de garder le moral. Voilà, je trouve juste que c'est quelqu'un de super chouette, et qui a bien du courage et du mérite de vivre comme cela. Vers la fin des vacances d'automne, on a tous été à la plage cette fois ci, sauf la mère de Guo Yu qui ne pouvait pas, on s'est bien amusé, j'ai fait un truc assez normal en France, le poirier dans la mer (si, si, c'est normal je vous dis ! ) : apparemment c'est une nouveauté en Chine, ils étaient tous étonnés qu'on puisse faire le poirier dans la mer, tout le monde s'y est essayé, même des gens que l'on ne connait pas. Idem pour les pirouettes dans la mer. Ou ma spécialité «tourner-comme-un-con-euh- comme-si-j'étais-aspiré-par-un-tourbillon» qui a fait son petit effet. Ce sera sans doute la dernière fois de l'année où l'on se baignera, on était vers la mi-octobre tout de même et il fallait rentrer à Nanning !
La plage principale de Beihai, Silver Beach, est appréciée toute l'année par les touristes.
Barbecue au bord de la plage
Lors des vacances de la mi-automne, Guo Yu et son amie Chen Likun (prononcer Tchène Likoune, et non elle n'est pas Tchètchène) cherchaient une idée de truc à faire avant que l'on reparte à Nanning, et elles ont décidé de faire un barbecue au bord de la plage ! Voilà un truc que j'avais jamais fait auparavant. Au petit matin elles sont donc allées au marché acheter tout le nécessaire pour le barbecue, c'est à dire la viande bien sûr, de la bière ça coule de source, et j'y ai ajouté des poivrons verts et rouges, je n'ai pas pu trouver de lard. A noter qu'en Chine, ils ne connaissent pas les brochettes comme on les fait en France, une alternance de viande et de poivrons. Ils mettent seulement de la viande ou seulement des végétaux. On s'est rendu chez Chen Likun afin de préparer à l'avance la viande et les légumes, les couper en morceau. Une fois cela fait, on est donc parti en scooter électrique trouver un petit coin sympa aux alentours de Beihai, moi, Guo Yu, son amie Chen Likun et son petit copain, et un autre ami que je ne connaissais pas. Le temps n'avait pas l'air très favorable à un barbecue : venteux et limite pluvieux, j'entrevoyais déjà le barbecue gâché par la pluie ou le sable dans la viande...
On a cherché un moment pour trouver un coin où manger, mais ce n'est pas facile : malheureusement en dehors des plages fréquentées, le littoral est plutôt pollué, on trouve des poches plastiques, des bateaux échoués, des emballages, des ficelles, bref ici la plage est dégueulasse à mon avis. D'ailleurs depuis ce jour-là j'ai arrêté de manger des fruits de mer en Chine, quand je vois l'état de l'eau. On a finalement trouvé un coin pas trop sale, près d'un port et à l'abri du vent à cause d'un mur. Première étape : on fait un barbecue, il faut du bois ! On part donc à la recherche de bois, mais tout le monde sait que les arbres ne poussent pas sur les plages. Le seul bois que l'on ai pu trouver est du bois de bateau échoué et à moitié pourri. Mais ce fut un très bon bois, assez sec. Ensuite, il a fallu allumer le barbecue, ça a été fait à l'essence, beurk ! Je les ai laissé allumer leur feu, mais je leur ai dit d'attendre avant de mettre à cuire des choses, il faut que l'essence parte !
Admirez la propreté de la plage, ça donne envie de manger.
Peu après on a donc pu commencer à faire nos brochettes. Donc les chinois ont commencé à faire des brochettes avec seulement de la viande ou des sortes de boulettes de poisson ou de porc. De mon côté j'ai fait des brochettes comme en France : un morceau de viande, un poivron vert, un morceau de viande, un poivron rouge, etc. Le tout huilé et saupoudré d'herbes qui ressemblent à des herbes de Provence, et hop à la cuisson. Eh bien ça m'a étonné mais ils n'avaient jamais eu l'idée auparavant de faire des brochettes comme ça, en Chine ils ne font jamais comme ça qu'ils m'ont dit. Mais ils s'y sont essayé et bien sûr, ils ont trouvé ça bien meilleur avec des poivrons ! Et c'est en plus bien plus joli, l'esthétique de la nourriture étant très importante en Chine (je ne pensent pas qu'ils toucheraient à un fromage corse un peu trop fait par exemple). On a donc mangé des brochettes tout l'après-midi, et fini le pack de 6 bières de 63cl à 3, vu que Guo Yu a juste bu un verre et son amie juste du coca. Bref ce fut tout de même assez joyeux et sympa comme barbecue, si bien que j'en ai presque oublié la plage et ses déchets. Vers 6:00 du soir la pluie a commencé à pointer le bout de son nez, ça tombe bien les dernière brochettes sont juste terminées. On nettoie nos déchets et je vérifie bien qu'on oublie rien, je ne veux pas être de ceux qui jettent leurs déchets sur cette plage qui dût être autrefois très jolie. J'espère vraiment que les chinois puissent comprendre que leur déchets partout, ça pue et c'est dégueulasse, en plus d'être dangereux ! On a enfourché les scooters et on est rentré repus, après avoir mangé des brochettes tout l'après-midi. La mère de Chen Likun nous avait préparé du thé et des mooncake, mais on était déjà très rassasiés de cet après-midi donc on a pas pu tout finir.
Après quelques bières, le sourire revient toujours.
Retour à Nanning
Les vacances d'automne ne durant que 3 semaines, nous sommes finalement rentrés à Nanning, la tête chargée de souvenirs et les bras chargés d'habits d'hiver. Les chinois craignent l'hiver, ils achètent plein d'habits chauds et les portent assez tôt, alors que pour moi c'est toujours agréable de se balader en short et T-shirt la journée même à l'approche de décembre. Je ne pense pas que l'hiver ici soit rude, ni long (les mois les plus froids étant décembre et janvier). Nous avons donc repris notre petite vie à Nanning, Guo Yu allant à son école et moi cherchant du boulot et faisant mes ballades en vélo. J'ai notamment découvert une petite route amenant à une place déserte entourée de maisons désertes aussi, et un petit sentier qui part de cette place. En le suivant je suis arrivé tout d'abord dans une plantation de bananiers. C'est très joli les rayons du soleil à travers les larges feuilles de bananier ! Dommage que ce jour-là je n'avais pas mon appareil photo... J'ai continuer le petit sentier de la largeur d'un homme pour arriver à un chemin bordé de plantes tropicales sauvages et qui surplombe des cultures de mais et de canne à sucre en terrasse. Bien que l'endroit soit cultivé, ça n'avait pas l'air pollué, ce qui me pousse à penser que la pollution des chinois moderne n'est pas du tout culturelle, elle vient des habitants des villes qui ont pris cette très mauvaise habitude. En tout cas c'est un très chouette coin de nature, comme j'aimerai en voir plus souvent en Chine !
Les coucher de soleil sont souvent spectaculaires depuis notre terrasse, et le ciel d'une palette de rouges, d'oranges, de bleus profonds et de violets est de toute beauté. Cela donne une ambiance assez magique à la scène.
Le ciel complètement orange juste après la disparition du soleil à l'horizon.
Instant magique où le royaume des ombres prend le dessus.
Les derniers rayons du soleil s'évanouissent dans le ciel d'un bleu profond.
Rien à voir, mais j'aime bien faire des barbecues !
C'est décidé, j'arrête de fumer !
Ce retour à Nanning a aussi été pour moi l'occasion de prendre une décision importante : j'ai décidé d'arrêter de fumer, le 17 octobre exactement. Qu'est ce qui s'est passé ce jour là ? Rien de spécial, j'ai juste senti que j'en avais marre de fumer et que j'étais prêt à arrêter. Alors je vais vous faire partager ma méthode pour arrêter de fumer, si ça peut en aider quelques-un qui voudraient aussi arrêter.
Étape préliminaire : la préparation. Faire du sport tous les jours (pas seulement une heure le dimanche matin, hein! ). Dans mon cas c'est le vélo. Un mois ou deux suffisent pour que fumer devienne chiant lorsque vous pratiquer votre sport. Fumer vous fera également cracher vos poumons. Faire du sport améliore un peu votre odorat et vous sentez vraiment que vous puez des doigts, et que votre transpiration empeste la cigarette. Continuez encore un peu le sport et finalement, de vous-même, vous en aurez : soit marre de faire du sport (dans ce cas ça va être chaud pour vous, je crains que vous ne soyez irrécupérable...) soit marre de cracher vos poumons dès le moindre effort.
Première étape : analyse du problème des fumeurs. Le gros problème lorsqu'on est fumeur, tous les fumeurs le savent, c'est d'être à cours de munitions. Lorsque cela arrive on est prêt à faire des kilomètres comme des cons juste pour pouvoir trouver un tabac ouvert le dimanche et lorsqu'on ne peut décidément pas trouver, on est nerveux, irritable et de mauvaise humeur. Dans les différentes méthodes pour arrêter que j'ai pu trouver, il est toujours précisé qu'il faut se débarrasser de toutes ses cigarettes, ses briquets, ses cendriers, bref tout ce qui à rapport avec la cigarette. Quoi de plus stressant pour un fumeur ! J'ai donc décidé de ne pas me débarrasser de mes cigarettes ni de rien du tout. J'ai simplement rangé mes cigarettes dans un sac et lavé le cendrier pour qu'il sente bon.
Ça c'est de la positive attitude !
Étape suivante : l'arrêt en lui-même. Des patchs existent et tout le tralala, mais bon c'est très cher et de ce que j'en ai vu notamment au CGO lorsque j'y étais, ceux ou plutôt celles qui ont essayé le patch ont toutes recommencé 2 ou 3 semaines après avoir arrêté. Donc inefficace à mes yeux. J'ai donc testé ce que je juge comme la meilleure méthode : pour arrêter de fumer, il faut arrêter de fumer. Oui ça peut vous faire rire ! Et ça peut paraître idiot. N'empêche qu'il n'y a pas plus direct et plus efficace dans mon cas. J'ai donc tout simplement stoppé la cigarette simplement en n'en fumant plus, mon dernier paquet n'étant pas fini et toujours à disposition. Et je vous promet que depuis le 17 octobre je n'ai pas fumé une seule cigarette (jour où j'écris ce paragraphe : vendredi 1er février 2008) ! Bien sûr ce n'est pas facile au début, les premiers jours il ne valait mieux pas m'énerver. Je suis resté assez calme toutefois, contrairement à ce que je pensais que j'allais être. Je peux décrire la sensation de manque (que je n'avais jamais vraiment ressenti auparavant je crois) comme ça : c'est comme si on avait pas bouffé pendant 3 jours. On a un gros creux dans l'estomac, tellement que ça en est difficile de dormir. Cette sensation s'est estompée au bout de 2 ou 3 jours dans mon cas.
Si j'y arrive, pourquoi pas vous ?
Dès la première semaine, j'ai senti des différences : d'une l'odeur de clope a disparu de partout, de deux les odeurs se font plus fortes (mais pas toujours agréables !), de trois je respire mieux, mais surtout de quatre : j'ai la dalle ! Oulà un Gaby qui à faim ça peut en effrayer plus d'un. Mais ma douce Guo Yu a su préparer des repas assez consistants pour satisfaire mon énorme appétit!
Une belle bande de vainqueurs. De gauche à droite, moi, Yuan Qiang et le terrible Tao Tao !
Jusqu'à aujourd'hui : le but est de ne pas reprendre. Alors il y a pas mal de choses qui aident. D'une part je me souviens très bien cet article que j'ai lu avec attention dans le Science et Vie de mai 2002 sur la reprise de la cigarette (voir et chercher le sommaire à http://www.science-et-vie.com/Sommaire.asp?Type=SV ; commandez ce numéro pour 5.90€ si cette étude vous intéresse) qui explique pourquoi, comme je l'avais mentionné à des fumeuses du CGO (qui m'ont perfidement ris au nez en aparté lorsque je leur ai dit), arrêter de fumer puis reprendre est pire que de n'avoir jamais arrêté. Donc maintenant que j'ai arrêté je n'ai pas envie de reprendre, sinon ça ne sert à rien !
D'autre part il ne faut jamais oublier tous les inconvénients liés à la cigarette une fois que l'on a arrêté : ça ne sert à rien, c'est dangereux, ça pue, ça fait puer de la gueule, ça tue, ça dérange les autres. Je pourrais rajouter c'est cher mais là où je suis en Chine, à 0.40€ le paquet de 20, le prix n'était pas vraiment un problème. Je dirais donc, ce fut cher du temps où je vivais en France. Quoi d'autre ? Plus de bisous de ma douce maintenant, une meilleure mine, un meilleur souffle, je ne tousse presque plus, je peux faire 40 km de vélo sans être essoufflé, la nourriture est délicieuse, arrêter de fumer ne m'a pas faire grossir : au contraire je reste stable à 70 kg en été et en hiver je prend un peu du poil de la bête avec 75 kilos. J'en oublie mais une chose est sûre : même si je ressens encore parfois l'envie de fumer, je n'ai pas envie de recommencer.
Voilà, si jamais je peux en aider quelques-uns à arrêter de fumer avec ma méthode, ça me fera plaisir ! Le seul inconvénient c'est que ce n'est pas facile de commercialiser cette méthode ! Ce qui explique qu'on en entend jamais parler bien entendu.
Barbecue dans la forêt
Une jolie forêt. Pourvu qu'elle le reste...
A la fin de l'année, ce sera la fin des études pour beaucoup de camarades de la classe de Guo Yu. Certains commenceront à travailler l'année prochaine tandis que d'autres partiront à l'étranger continuer leurs études, afin d'obtenir un meilleur travail et un meilleur salaire par la suite. Tous ces camarades ont donc décidé de faire un barbecue tous ensembles. Les petits-amis étant invités aussi, je suis donc venu à cette journée. Rendez-vous à 07:00 devant l'université. Ouch ! Mais pourquoi si tôt ? C'est que le samedi je dors moi ! Bref après un frugal petit déjeuner (pancakes, boulettes, etc) dans un restaurant devant l'université, à 8:00 on embarque dans un bus, les mains chargées de sacs de victuailles. Destination : une forêt. Hein ? On va faire un barbecue dans une forêt ? C'est-y pas dangereux ça ?
Le trajet en bus ne fut pas très agréable, il faut imaginer un bus rempli presque uniquement de chinoises qui piaillent très fort. Car piailler est le mot qui convient. Elles ont la voix très aigüe et crient pour se faire mieux entendre que la voisine qui crie elle aussi. Elles rient aussi dans des hauteurs de voix inimaginables pour des tympans occidentaux. Respect pour les chinois, qui eux sont restés calmes en supportant le bruit. Ils doivent avoir l'habitude ! Mais dans mon cas... Rhaaaa pitié pourvu qu'on arrive vite !
Une bande de chinoises.
Nous sommes finalement arrivés vers 9:30, je fus parmi les premiers à sortir du bus et il a fallu marcher un peu avant d'arriver sur le lieu du barbecue. Bien sûr on m'a refilé une poche lourde remplie d'ustensiles de cuisine vu que je suis un homme, poche qui n'a pas manqué de craquer tellement c'était évident qu'elle allait craquer. On m'a donc aidé à transvaser le contenu de la poche dans une autre et c'est reparti. On est donc arrivé et il était temps, ma nouvelle poche n'ayant déjà plus qu'une poignée valide et les doigts endoloris. Le lieu est étrange : des gens louent des barbecues en plein milieu de la forêt. Une forêt de pins, et le sol qui est super sec... Je ne trouve pas ça très prudent, mais bon ! Voyons voir. On a commencé à préparer le barbecue, les gars sont allés chercher du bois dans la forêt tandis que les filles lavaient la nourriture. Avec Guo Yu nous avions acheté des pommes, des poivrons verts et rouges, des clémentines et des poires. J'ai coupé tout ça en petits morceaux. J'ai un peu appréhendé le moment où on a pu allumer les feux : non, pas d'essence cette fois-ci, ouf ! Un bon feu naturel.
Au menu de ce barbecue : des saucisses de porc, des ailes de poulet, des boulettes de poisson, des herbes et des panouilles de maïs, des épis pour ceux qui ne connaissent pas «panouilles». Hum, et il ne manquerait pas la viande par hasard les gars là ? Ils ont oublié d'emmener la viande de porc et de bœuf ! Eh merde. La seule viande que je mangerai sera donc de la saucisse de porc, pour moi les ailes de poulet c'est juste des os avec de la peau.
Les sauterelles sont anormalement énormes ici : environ 10 cm de long et assez mastoc.
Chacun a préparé ce qu'il voulait manger. En général ça se résumait à embrocher deux saucisses complètes sur un ustensile prévu pour. Ce n'était pas très varié et pas très coloré. Dans mon cas, puisqu'il n'y avait pas de viande pour mes poivrons et mes fruits, j'ai donc du faire avec les saucisses. Je les ai coupé en rondelles et j'ai alterné saucisse-poivron-fruit. Encore une fois ce fus l'étonnement général, personne ici présent n'avait pensé à ça. «Wow c'est joli ! Wow c'est bon !» L'esthétique de la nourriture est très importante en Chine. Par contre les chinois s'en tiennent souvent à ce qu'on leur a enseigné, sans chercher à innover, à imaginer (ça peut se comprendre avec le régime politique dont ils sortent doucement...). Tout le monde s'est donc mis à piocher dans nos fruits et légumes pour faire leurs premières brochettes composées ! Ça fait plaisir de pouvoir apprendre des choses aussi simples ! Pour fêter ça on a été commandé des bières. J'ai pu en boire 5 sans être saoul, à l'étonnement des chinois ! (Dois-je rappeler qu'ici les bières font 63cl, pas 33...) Ha ha, le secret c'est de ne jamais s'arrêter de manger ! C'est étrange comme ils peuvent boire des bouteilles d'alcools forts sans broncher mais être saouls avec deux bières. Enfin bon j'étais tout de même bien joyeux à l'issue de ce barbecue, ce serait mentir de le nier !
Les chinois raffolent de ce genre de brochette d'herbe.
J'ai eu très peur pour la forêt. Dès leur arrivée les étudiants ont commencé à jeter leurs déchets partout, je les ramassais au fur et à mesure pour qu'ils aient un peu honte (ce qui a moyennement fonctionné chez les gars mais a été très efficace chez les demoiselles) puis j'ai finalement abandonné, je peux pas manger et ramasser leurs détritus en même temps. À la fin de la journée, l'endroit était méconnaissable : lorsqu'on est arrivé tout était propre. Lorsqu'on a terminé de manger c'était difficile de ne pas marcher sur un emballage. Snif ! Heureusement, les propriétaires de lieux, visiblement habitués, ont tout nettoyé vite fait. Je ne peux pas dire bien fait : je les soupçonne de balancer les déchets un peu plus loin dans la forêt, ce serait la solution logique pour un chinois... En tout cas personne n'a mis le feu à la forêt, c'est déjà ça !
Une fois que l'on a bien mangé, bien bu, la peau du ventre bien tendue, on est parti chacun de notre côté faire une ballade digestive. L'endroit a des surprises agréables et d'autres moins. Par exemple un petit pont couvert sur un lac, de toute beauté. Dommage que des idiots aient cru bon de jeter leurs détritus à l'entrée même du pont. Ou bien chaque fois que l'on veut prendre une photo c'est toujours la même chose : super dur de ne pas avoir de détritus dans le champ de vision, super dur de ne pas avoir de câbles haute tension ni de lignes téléphoniques, difficile de trouver un coin sans une maison moche en briques qui vient tout gâcher.
N'est-il pas mignon ce petit pont ?
La réponse est : non.
Yeaaah !
Près de la rivière qui passe là où nous étions, il y avait un petit port que des agriculteurs locaux utilisent, et près de ce port, plusieurs tas de longs bambous encore verts. J'ai rarement vu d'aussi gros bambous ! Je me dis alors, chouette ! Je vais pouvoir me faire un didjeridoo comme en France, car jouer d'un instrument de musique me manque beaucoup. Par chance les agriculteurs ont laissé la machette sur place, je trouve donc un bambou adapté, chaume pas trop gros et un minimum de nœuds. Je le découpe à la bonne longueur, non sans mal car il est résistant le bougre ! Puis je trouve une tige de métal qui trainait et j'entreprends de le vider de ses nœuds. En vain. Diable ! Il est rudement costaud le bambou chinois ! En France un simple bâton suffit généralement à faire sauter les nœuds, ici tu peux toujours courir ! Un agriculteur arrive et me voit faire, et passe en riant. OK j'ai compris, j'ai l'air d'un con là et je n'arriverai à rien. Donc j'abandonne mon projet de didjeridoo. Ce sera pour une prochaine fois !
« - Tu vas céder, oui ? » - environ 2 minutes avant d'avoir l'air idiot.
Ma fameuse technique du souffle-pour-faire-sauter-les-bouchons n'a rien donné non plus.
Le «Neighbor's food day»
Un jour, Guo Yu revient de son école toute excitée, et me dit «Vite ! Aujourd'hui c'est la journée où on peut manger de la nourriture de tous les pays asiatiques voisins !» En effet, une troupe de gens de tous pays se déplace dans toute la Chine, dont une fois l'an à Nanning. La liste des pays inclut l'Inde, la Mongolie, la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, le Cambodge, le Bhoutan, le Bangladesh, le Kazakhstan, le Pakistan, l'Afghanistan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Népal et même le Kirghizstan et le Tadjikistan (bref que des pays que vous connaissez bien !). Ajoutez à cela des spécialités de certaines provinces chinoises, et on peut dire que vous avez le choix !
Quel bonheur de déguster un bon pain turc tout chaud !
Guo Yu se régalant d'une spécialité de calamar grillé
On est donc arrivé sur le lieu annuel de ce genre de foire à la boustifaille exotique en bus. Chaque pays est représenté par plusieurs stands, j'ai eu la joie de pouvoir manger des kebaps ! Ça faisait longtemps, tiens ! Mais premier constat : tout est très cher dans cette foire. Il ne faut pas espérer s'en sortir le ventre plein pour moins de 200 yuans ! C'est beaucoup comparés aux 5 yuans d'un repas normal en Chine. Avec Guo Yu on a donc mangé le plus varié possible, j'ai eu une préférence pour la bouffe turque, la nourriture coréenne et le poulet cuit dans le four à terre du Yunnan. Un bon pain turc tout chaud et doré par exemple, c'est le genre d'odeur que je ne peux pas laisser passer ! A la fin de la journée et 200 yuans plus tard, on était donc plus que repus et on s'est donc retourné chez nous, le ventre satisfait. L'année prochaine, je reviendrais !
Les sans-abris
Nul doute que cet homme travaille plus de 10h par jour pour pouvoir conserver son logement.
Avec Guo Yu on était au restaurant en train de manger des nouilles («toujours en train de bouffer ceux-là !» me direz-vous, à juste titre je l'avoue), lorsqu'un sans-abri vêtu de haillons et sans chaussures (je précise qu'il faisait assez froid ce jour-là et temps pluvieux) passe près du restaurant et se met à fouiller la poubelle en face de nous, pour trouver à manger. Ni une ni deux, je commande un troisième repas, je me dis que ça doit faire longtemps que le pauvre homme n'a pas mangé des nouilles chaudes, qui plus est sans avoir l'odeur ni le goût de la poubelle ! Je m'avance donc vers lui, la poche remplie des nouilles que je viens d'acheter, et Guo Yu me suit de près. Mais alors que je lui tends la poche avec le sourire, Guo Yu se met à se marrer ! La grosse gaffe que voilà ! Du coup tout le monde nous regarde ainsi que le sans-abri qui est dorénavant gêné. Bien sûr, le pauvre homme, même s'il est affamé, n'a pas accepté les nouilles. Nous allons donc nous rassoir, c'est l'échec, et je suis en colère. Guo Yu me dit que les sans-abris n'acceptent pas la nourriture qu'on leur donne. Je lui réponds, «Bien sûr ! Si à chaque fois vous vous marrez, il doit penser qu'on a craché dedans ou je ne sais quoi ! Et qu'y a t'il de drôle à donner de la nourriture saine à un clochard ? Cet homme a une dignité ! Il mange tous les jours ce que toi tu jettes et alors qu'il a l'occasion de bien manger tu ne trouves rien d'autres à faire que de te marrer !». Je me calme et nous finissons nos nouilles. Lorsque nous rentrons, j'aperçois le clochard à une autre poubelle. Je demande à Guo Yu de ne pas me suivre et je tend la poche de nouilles à nouveau au clochard, qui refuse à nouveau. Je la pose à côté de lui et m'en vais, lui de continuer à chercher dans la poubelle. J'espérais qu'il aurait pris la poche une fois que personne ne le regardait. Mais quelques heures plus tard, alors qu'il s'était mis à pleuvoir, je repasse près de la poubelle, et qu'est ce que je vois ? La poche de nouilles à l'endroit précis où je l'avais déposée. Avec la pluie les nouilles doivent être bien froides ! Quelle volonté de fer ce pauvre homme !
Il est très courant de croiser des balayeurs de route ou de trottoirs. Ils gagnent un salaire de misère et pratiquent un métier dangereux, risquant de se faire renverser à chaque instant. Ça ou perdre son logement.
Il est très courant en Chine de croiser des gens qui fouillent dans les poubelles. Il y a deux catégories : ceux qui sont vieux et sans travail mais ont tout de même un logement, et les sans-abris. Les premiers fouillent et récupèrent toutes les bouteilles en plastique qu'ils peuvent pour les revendre, sans doute, à je ne sais qui, en échange d'un maigre salaire. Bien sur lorsqu'ils ont terminé leur fouille, ils laissent tous les déchets qu'ils ont retiré à côté de la poubelle, comme ça c'est bien dégueulasse. Les seconds, les clochards, ne fouillent que dans le but de se nourrir. Inutile de vous dire l'état de ces hommes rongés par la maladie jusqu'au bout des ongles, ils mangent de la bouffe avariée qui côtoie les serviettes usagées de madame, les couches de bébé et les déchets de tout le quartier. De vrais héros d'arriver à extorquer de la nourriture de là-dedans sans vomir.
Un sans abri vit dans ce petit parc près de notre appartement, lorsque je le croise en partant faire du vélo, j'achète et je lui donne des gâteaux en revenant.
Si ma première tentative d'aider un sans-abri s'est avérée un échec, en revanche j'ai eu d'autres essais réussis. Lorsque je me balade en vélo, j'achète souvent des gâteaux en revenant, ou des snikers, du pain, etc. Il y a un clochard qui vit près de mon immeuble dans un petit coin de nature. La première fois que je l'ai vu, en revenant d'une balade en vélo, il était en train de fouiller une poubelle. Je lui ai tendu un snikers, qu'il a refusé. J'ai donc posé le snikers près de lui et je me suis éclipsé. En regardant de loin, j'ai vu qu'il a pris le snikers. Ca devait faire des lustres qu'il n'avait pas mangé quelque chose de sucré ! La fois d'après je lui ai laissé un paquet de chocos et du nougat. Cette fois il a directement accepté de main à main. C'est tout bête, ça vaut rien ici mais ça doit bien le réchauffer la nuit ! Une autre fois, des petits pains et des sortes de boules de pâte frites délicieuses enrobées de graines de sésame qu'on ne trouve qu'en Chine, encore chaudes. Ça me fait plaisir de pouvoir aider ce pauvre gars, quand je vois l'état de ses mains et de son visage... Apparemment en Chine, ça ne se fait pas d'aider les clochards. Pourquoi ? Je n'en connais pas la raison. Et lorsque je demande à Guo Yu, comme d'habitude c'est le fameux «Ici en Chine on fait comme ça, il n'y a pas de pourquoi.» qu'elle me sort assez souvent quand je ne comprends pas quelque chose. Je commence à vraiment détester cette réponse.
J'ai trouvé du travail, ou plutôt le travail m'a trouvé !
J'ai passé pas mal de temps à chercher un boulot correct dans la région, mais ne parlant pas encore bien chinois et ne pouvant pas encore le lire, ce n'est pas évident. Mois après mois, mon compte en banque était régulièrement débité mais jamais provisionné, ce qui commençait à m'inquiéter sérieusement. Mais vers octobre, la chance m'a sourit : Daniel Noizet, responsable informatique du Centre de Gestion Océan (j'y ai travaillé à Saintes pendant un an en 2006), m'a proposé d'essayer de travailler depuis la Chine par Internet, afin de pouvoir améliorer notamment un logiciel sur lequel je travaillais. Cela m'a bien sur plut dès le début, d'autant que le salaire était convenable pour une vie en Chine. Cette aventure a donc commencé début novembre, on a mis en place une communication sécurisée entre mon PC et le serveur du CGO, puis après avoir rapatrié les sources du logiciel j'ai pu m'atteler à ma nouvelle tâche, qui a duré un peu plus de deux mois.
En plein travail : à gauche fin novembre, à droite mi-janvier. Le seul chauffage ici c'est mon PC. Merci à Guo Yu de m'avoir tricoté cette écharpe et ces moufles !
Du coup je travaillais toute la semaine du lundi au vendredi et 8 heures par jour, j'avais beaucoup moins de temps libre qu'auparavant, par exemple pour écrire le présent tome cela m'a pas mal ralenti. Les sorties en vélo sont devenues des sorties du weekend. Mais je reste très libre sur mon emploi du temps, puisque je travaille chez moi. Le tout est d'essayer de se tenir au mieux l'horaire fixé, et rattraper le retard lorsqu'on en prend. C'est un mode de travail qui me plait beaucoup. L'inconvénient est que je ne sors pas beaucoup et que je ne vois pas grand monde. L'avantage est évident : le salaire touché me libère de la peur d'arriver à court de budget !
Ma première tâche est désormais accomplie et les premiers salaires touchés, j'espère que mon travail sera satisfaisant pour Daniel qui me fait confiance alors que je suis à 10 000 km de là. Merci Daniel d'avoir pu rendre cette coopération possible !
Journée à Wu-Ming
Dans la liste de ses relations, Guo Yu dispose d'un ami qui organise des voyages de groupes. Celui-ci lui avait téléphoné pour lui indiquer qu'il pouvait lui faire un prix sur le prochain voyage qui se déroulait à Wu-Ming, une petite ville au nord de Nanning, réputée pour ses belles montagnes, sa grotte gigantesque et son parc d'attractions militaires. Pour 60 yuans, on a donc pu se rendre à Wu-Ming gaiement.
Des montagnes magnifiques qui me mettaient l'eau à la bouche pendant le trajet.
Commence le parcourt, j'étais content car je pensais qu'on allait visiter quelques montagnes aux alentours. Au lieu de cela, on commence par nous demander 10 yuans à chacun pour «découvrir la culture d'une des 56 minorités ethniques de la Chine». Je pressent déjà que ça ne va pas trop me plaire cette visite...et effectivement, ça ne m'a pas beaucoup plu. Il faut imaginer des gens vêtus de faux costumes traditionnels et exposés comme des animaux dans un zoo. On marche le long d'un parcourt et lorsque l'on arrive à proximité d'un groupe de gens, il se mettent à danser, à jouer de la musique, a prendre des photos près de nous déguisés en hommes des bois, etc. Ça n'a peut-être pas l'air choquant à lire mais à voir je pense que vous comprendriez le malaise. Par contre, les chinois aiment bien ça. Bien entendu, la visite est ponctuée de petites places où l'on vend des objets de mauvaise facture à un prix exorbitant, et même un groupe de gens qui profitent de la croyance populaire envers Bouddha pour vendre des faux gadgets à un prix abusif. Ils sont très forts, ils vous placent les breloques dans les mains et vous demande de payer, et ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait des pick-pocket dans la salle qui profitent de la foule amassée en ce lieu étroit. Guo Yu ne s'y est pas laissé prendre heureusement et moi non plus évidement. Pas le choix, les vendeurs ne veulent pas que l'on leur retourne les trucs qu'ils nous mettent dans les mains : je les laisse tomber par terre. Non mais ! Comment ne pas assimiler la religion à une secte avec des gugusses pareils !
Ah ouais, c'est la méga-classe !
Le parcourt continue, on sort de ce zoo humain et maintenant on va visiter une grotte. Voilà qui me plaira certainement plus que la découverte de la minorité ethnique de la matinée! Enfin j'espérais... Car si la grotte en elle même est magnifique, possède de très beaux stalactites, stalagmites, bassins, fontaines naturelles, etc, les propriétaires des lieux ont cru bon de placer des lumières multicolores un peu partout dans la grotte, ainsi que des animations : des ombres de nains, de farfadets du coin, des bruitages. Ça donne au final une ambiance très particulière, le mélange de l'ancienne grotte de plusieurs millions d'années avec la stupidité humaine de quelques décennies, le tout saupoudré de kitch à cause des lumières. Le pire c'est qu'ils sont allés jusqu'à scier des stalactites et des stalagmites pour pouvoir couler le béton du chemin des visiteurs et pour pouvoir inclure leurs grotesqueries ! Une chose est sure, je ne pense pas que cette magnifique grotte résistera longtemps aux assauts de millions de touristes. Regardez Lascaux par exemple, ils avaient découvert que la respiration des visiteurs innombrables altérait le calcaire des parois, dissolvait les stalactites et détruisait nos chères fresques ancestrales. Ici tout le monde s'en fiche, on trouve même des déchets dans la grotte. La sécurité du site mérite un zéro pointé : les escaliers sont étroits et les marches sont courtes, penchées et glissantes à cause de l'humidité, et ils éteignent la lumière au fur et à mesure du déroulement de la visite. Le problème est lorsqu'on se trouve vers la fin du groupe, on est presque constamment dans le noir. Pas pratique de se retrouver dans ce labyrinthe avec une simple lampe torche et des chinoises qui hurlent à l'aide dans des hauteurs de voix à vous percer les tympans! Une fille a paniqué et a eu des problèmes respiratoires par la suite, aucun secours n'est intervenu, il a fallu la faire sortir nous même de la grotte pour qu'elle puisse enfin reprendre sa respiration. Le chemin passe assez souvent précisément sous de très pointus stalactites, et les chinois crient à l'intérieur de la grotte. J'ai dit que c'était dangereux de crier dans une grotte, on m'a rit au nez et rétorqué que pour l'instant il n'y avait pas eu d'accident (ce dont je doute fortement vu les stalactites écrasés ça et là... mais ce ne serait pas bon pour les affaires de dire qu'il y a des accidents). Bref j'étais plus enchanté de sortir de là que de visiter ! Heureusement personne n'a été blessé. Je ne recommande pas cette visite à ceux qui voudraient la faire, bien que la grotte devait être magnifique autrefois.
L'entrée de la grotte : c'est plutôt joli, pour un mois de novembre.
L'intérieur de la grotte : ça se gatte. La photo est floue mais vous ne loupez pas grand chose.
Admirez en bas à gauche un espèce de nain de Noël subtilement intégré à la grotte.
Tout le monde hurle dans la grotte avec des pointes menaçantes juste au dessus du crâne.
Arrive midi, on mange dans un restaurant à proximité des lieux, la nourriture y est très bonne, par contre cela se monnaie bien évidement. Ensuite c'est quartier libre jusqu'à 17 heures. Une partie des jeunes sont restés sur place à ne rien faire, l'autre partie a décidé de ne pas se faire chier pendant 5 heures et donc on est allé visité un parc d'attractions à quelques minutes de la grotte. Là je dois admettre que je me suis super bien amusé, le parc est parsemé d'obstacles d'entrainement militaire et fut l'occasion de faire un peu de sport et d'équilibre. Au menu des obstacles à la corde, des passerelles mouvantes, etc, tout ce qu'il faut pour s'amuser si on aime ça ! En plus c'est seulement 10 yuans par personnes. Il y a possibilité de faire des balades dans le parc pour observer de magnifiques montagnes très pointues, et une végétation luxuriante sans herbe qui doit ressembler à peu près à ce qu'était la végétation du Jurassique. Je ne serai pas surpris de voir un dinosaure surgir de là ! Bref cette fois ci je trouve que ça vaut le coup de visiter ! Je recommande ce parc. Par malchance j'ai oublié le nom. Ensuite on est revenu prendre le bus de retour et on a fait enrager les autres qui ont vraiment attendu 5 heures près du restaurant sans rien faire du tout, tout ça pour économiser 10 pauvres yuans (je précise qu'ils peuvent se le permettre pourtant). Tant pis pour eux !
Les arbres du site étaient peuplés de petits singes rigolos et affamés.
On a aussi trouvé des ours.
Une construction typiquement chinoise en haut d'un rocher.
J'aurai pu faire un bon militaire.
Les montagnes sont très jolies dans le coin.
Au retour : un peu de détente bien méritée. Je mange, quoi.
Brusque changement de climat entre été et automne
Autant l'été était chaud et humide, avec des pluies violentes tous les 3 ou 4 jours et un ciel presque toujours nuageux, l'arrivée de l'automne a marqué la fin de la mousson dans la province du Guangxi (prononcer «gouang-tchi»). Je rappelle que le Guangxi est la province où je réside. Nanning en est la capitale et Beihai une préfecture. Le changement est très rapide et très radical : en deux ou 3 jours le ciel s'est découvert, arborant un bleu profond et sans nuages. Dès lors, je crois que l'on a eu 2 jours de pluie en 3 mois ! Bref vous l'aurez compris, l'automne dans le Guangxi est sec, très sec même ! Si sec que l'eau est parfois coupée et jaune à la sortie du robinet. Je vous passe les détails pour prendre sa douche avec une telle eau, lorsqu'il y en a ! Cette sécheresse entraine un autre problème : le sol devient très poussiéreux, et le vent est souvent assez fort. Il devient de plus en plus dur d'observer les étoiles la nuit et de voir l'horizon en plein jour, car la poussière est partout dans le ciel. Un autre inconvénient est la pollution des véhicules qui reste dans l'air. Heureusement la température reste aux alentours de 25-30°C durant cette période très sèche. Sachez en tout cas qu'il est assez perturbant pour les yeux de ne pas pouvoir voir très loin de jour comme de nuit à cause de la poussière et de la pollution ! On a l'impression d'évoluer dans un monde flou. Et autre chose de perturbant pour un européen : il n'y a pas de rosée le matin.
L'hiver arrive...
Si le changement du climat entre été et automne était très marqué, celui entre automne et hiver l'est encore plus je trouve ! Donc sans résumer, du jour au lendemain, le ciel s'est couvert de gros nuages épais pendant environ 3 semaines, sans pleuvoir. La température a chuté de 25 début décembre à 5°C fin janvier. Puis la pluie est arrivée avec janvier. Et sans mentir on a pas eu une journée sans pluie depuis ! Rien a voir avec la chaude et éphémère pluie d'été, cette pluie-là vous glace jusqu'à l'os car elle est à la limite de geler ! Fait important : dans le Guangxi, les maisons ne sont pas isolées du tout, les fenêtre (quand il y en a) sont du simple vitrage et ne ferment pas très bien car constamment ouvertes, et surtout il n'y a pas de chauffage ! Ce qui fait qu'à l'intérieur de la maison où j'écris présentement, il fait à peine plus chaud qu'à l'extérieur. Obligé de porter des moufles que m'a si gentiment tricoté Guo Yu pour ne pas avoir les doigts trop gelés en utilisant le PC. Faire la vaisselle est devenu une vraie corvée tellement l'eau est froide (le chauffe-eau est réservé au pommeau de la douche de la salle de bain...), et prendre sa douche est un acte de courage car le carrelage est glacé et la température de l'air avoisine les 5 degrés. A noter qu'apparemment cette année est l'hiver le plus terrible qu'ait connu la Chine depuis 50 ans (vous avez sans doute vu les infos, sinon faut s'informer, hein!) et Guo Yu me raconte que l'an dernier à la même date ( 1er février 2007) elle était en bermuda et t-shirt... Dois-je vous préciser que Nanning et Beihai sont situées entre le tropique du Cancer et l'équateur ? La Thaïlande qui est à 500 kilomètres d'ici bénéficie d'un temps estival, c'est à n'y rien comprendre cette température anormalement basse. Mais je ne crois pas qu'il faille chercher très loin la cause de toutes ces intempéries qui ravagent la Chine actuellement... Vous rappelez-vous tout ce que j'ai dit à propos des chinois et leur environnement ? Alors je vois ça comme un genre de punition pour tout les actes irrespectueux de la Terre que la Chine a commis précédemment. C'est très mérité et la suite logique de leurs actes. La Terre est vivante et lorsqu'on lui crache à la gueule elle se venge ! Perturbez les cycles millénaires de la Terre et vous obtiendrez une réponse tout aussi radicale mais rarement bénéfique pour les activités humaines... Et curieusement les pays voisins n'ont pas de températures inhabituelles... En tout cas j'espère que cette «punition» ne durera pas trop longtemps car je me les pèle bien là !
Exceptionnellement des feuilles sont tombées cet hiver, mais pas toutes.
La fin des études de Guo Yu à Nanning
Ce qui devait arriver arriva : Guo Yu a fini ses études à Nanning fin décembre. On avait donc plus grand chose à faire ici, il a fallu déménager à Beihai. Si la manière de déménager en France paraît assez évidente (louer un utilitaire par exemple), ce n'est pas le cas ici. Il n'y a pas de service de déménagement, pas de camion à louer, il faut se débrouiller par soi-même. En général le problème n'est pas très important : beaucoup de chinois laissent une grande partie de leurs affaires lorsqu'ils changent de maison. C'est souvent moins cher de tout racheter que de tout faire transporter par un bus ou un avion ! Mais dans notre cas, je n'avais pas trop envie de tout laisser ici à Nanning. Avec Guo Yu, on s'y est donc pris un peu différemment. Comment envoyer quelque chose ? On utilise un bus qui se charge de transporter les paquets. Bien sur il faut payer (25 yuans par carton) On a procédé en plusieurs fois : on a d'abord envoyé les habits d'été à Beihai où le mère de Guo Yu les a réceptionné, ainsi que certaines choses qui ne servaient pas, puis on a terminé par tous les ustensiles de cuisine, les habits d'hiver et du mobilier, ainsi que mon vélo. Guo Yu a réussi à vendre plein de bouteilles vides, des cartons et des ustensiles de cuisine inutiles à un marchand de détritus (je ne sais pas comment appeler ce marchand autrement que comme ça) et on en a tiré presque 200 yuans, environ 20 euros. Ce fut une bonne idée car ça nous a payé le transport des cartons à Beihai ! Nous sommes donc maintenant dans sa maison à Beihai, en attendant de peut-être trouve un appartement dans les environs, mais à cause de ce que je vais vous annoncer dans le point 2, ce ne sera peut-être pas nécessaire.
Une tige de délicieuse canne à sucre découpée en rondelles empilées dans une assiette par mes soins. A table !
C'est Noël !
Guo Yu, moi et nos colocataires très sympas, juste avant le déménagement. L'appartement est vidé.
On quitte Qing Xiu Qu Zheng Fu avec un petit pincement au cœur, après des mois passés ici.
Voyage à Hong-Kong II
Mon visa de 6 mois se terminait le 27 janvier. Il était donc temps de le renouveler encore une fois ! Mais cette fois-ci, pas question de faire comme la dernière fois. Cette fois-ci j'ai donc proposé à Guo Yu de venir avec moi à Hong-Kong, et bien sur elle a accepté ! Voici donc le petit récit de cette escapade de quelques jours...
La préparation du voyage fut relativement simple pour moi : je disposais encore de ma carte de Hong-Kong du voyage précédent et de mes photos d'identité. J'avais juste à retirer suffisamment d'argent et à emmener quelques habits en quelque sorte !
En ce qui concerne Guo Yu, ce fut bien moins facile... Car la Chine a beau revendiquer que Hong-Kong est une région chinoise maintenant, il est bien moins facile pour un chinois d'y entrer que pour un étranger comme moi ! Ainsi, un chinois a besoin d'obtenir un laisser-passer pour Hong-Kong. Dans la pratique c'est un clone de passeport à la sauce chinoise. L'aspect est identique mais la couverture est bleue. Dans ce carnet, il faut y coller un visa pour Hong-Kong. Ce visa ne peut-être obtenu officieusement que par l'intermédiaire d'une agence de voyage (pot de vin police-agence inside...) même si officiellement tout Chinois peut normalement le demander au poste de police. Donc il a fallu débourser quelques 400 yuans et utiliser une relation de la mère de Guo Yu qui est policière et dont la fille travaille dans une agence de voyage pour pouvoir arriver à obtenir le précieux papelard et un nom d'agence fictif. Bien compliqué tout ça ! Bien évidemment Guo Yu ne souhaite pas voyager par une agence mais veut m'accompagner, c'est très tordu comme système à Beihai (car il est impossible de faire la demande à Nanning, sa carte d'identité étant de Beihai...). En même temps je lui ai conseillé de faire son passeport, car très bientôt elle en aura sans doutes besoin, vous comprendrez pourquoi dans le point 2.
Pourquoi est-ce si difficile d'avoir ce visa pour un Chinois ? Et d'abord, pourquoi ont-ils besoin d'un visa ? Sachez juste que Hong-Kong n'a de chinois que la langue de ses habitants et sa location, autrement c'est une ville assez européenne ! Les médias ne sont pas contrôlés par le gouvernement autant qu'en Chine, il y a de nombreux journaux rédigés par des dissidents de la PRC (People's Republic of China, en fait le Parti communiste unique de la Chine continentale) et c'est la principale raison de la réticence de la Chine continentale de laisser voyager librement ses habitants à Hong-Kong. Ils ne veulent pas que la vérité éclate au grand jour !
Une fois tous les papiers et autorisations possibles et inimaginables qu'il a fallu remplir pour ma pauvre Guo Yu pour un simple séjour à Hong-Kong, on a décidé de prendre un bus pour Shenzhen cette fois-ci, Guangzhou n'était pas une bonne idée avec les intempéries actuelles et le demi million de chinois bloqués dans les gares et stations de bus... De plus la fausse agence de voyage ne pouvait envoyer des faux chefs de groupes de voyage qu'à Shenzhen. Nous somme donc parti le 26 janvier 2008 à 21:00 dans un bus-couchette depuis Beihai. Coût du trajet : 120 yuans par personne. Contrairement à précédemment, le voyage ne fut pas désagréable, cette fois-ci on a pu choisir des places du niveau supérieur des couchettes : personne ne nous a marché dessus. J'ai seulement noté que de la buée avait coulé toute la nuit le long de la vitre sur mes vêtements et que je me suis réveillé gelé. Le trajet fut relativement rapide : environ 9 heures de bus. On est arrivé un peu après 6 heures du matin à la gare de bus de Shenzhen.
Parés pour le départ à Hong-Kong !
Après un réveil rapide, on cherche un moyen de transport pour se rendre à la gare de train de Shenzhen. Le taxi est ce qui nous est venu à l'esprit en premier. Mais le prix proposé par les chauffeurs (50 yuans !) dépassait le prix psychologique ! Seconde option, le bus. On recherche le bus numéro 28 dans l'immense gare de bus. On le trouve ! Mais coût du trajet : 36 yuans par personne et 40 minutes de trajet. Moins bon que le taxi ! Ils sont loins les 1.20 yuans du bus de Nanning ! Ici à Shenzhen les bus se paient au kilomètre. C'est alors que l'on trouve le sauveur : le métro ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt, en plus c'était sous nos yeux. Il est donc possible de prendre le métro depuis la gare de bus. On s'y précipite, et effectivement le métro est bien meilleur que n'importe quoi d'autre ! Compter 30 minutes de trajet et 4 yuans par personne pour se rendre jusqu'à la station de Lo Wu, la dernière station avant de passer à Hong-Kong... Le métro de Shenzhen est flambant neuf, des écrans plats incrustés dans les murs proposent une chaine d'informations propre à Shenzhen et la progression du métro sur le trajet est affichée en temps réel. Fait inhabituel qui m'a interpellé et Guo Yu aussi : tout est si propre ici ! Pas un seul mégot ou papier de bonbon, pas de poches plastiques...
En route pour Lo-Wu...
On arrive donc à Lo Wu très rapidement, et ça tombe bien car il n'y a pas trop de monde à cette heure-ci (il est 07:30 du matin). Guo Yu a rendez-vous avec les faux chefs de groupe de voyage à 08:00, on les trouve et on attends. Ils font l'appel et on va acheter nos billets. Enfin je devrait dire tickets : Guo Yu n'a pas du préciser «de train» car on s'est retrouvé avec des tickets de métro. A vrai dire ça m'arrange car c'est bien moins cher et tout aussi rapide !
Il faut maintenant passer la frontière. On doit se séparer, je dois suivre le parcourt «Foreigners» et elle doit suivre le parcourt «Mainland China residents». Il y a un 3ème parcourt «Hong-Kong residents». Pour moi c'est très simple : je n'ai qu'à remplir leur paperasse, nom-prénoms-date et lieu de naissance-numéro de passeport-age de ta soeur-et j'en passe. Tamponnage 3 ou 4 fois de mon passeport, et hop ! J'ai droit de rester 90 jours à Hong-Kong. Pour Guo Yu, elle doit suivre le faux groupe de voyage qui présente les laisser-passer de tout un groupe de chinois aux autorités. Elle a droit à un mini interrogatoire avec «Pourquoi vous rendez-vous à Hong-Kong ?» par exemple. Puis, le groupe de voyage se dissous et les chefs de groupes rentrent chez eux puisque devenus inutiles par la suite ( ! ). Ça c'était pour le côté chinois de la frontière, ensuite pour le côté Hong-Kong elle n'a eu qu'à remplir un formulaire et hop ! Tamponnage, emballez c'est pesé. Il ne reste plus qu'à prendre le métro, ensemble cette fois !
Nous arrivons bientôt à Hong-Kong.
Alors que nous prenons le métro pour la station de Hung-Hom de Kow-Loon (nom chinois pour désigner les New Territories de la région administrative spéciale de Hong-Kong, si vous disposez d'une carte), Guo Yu me dit qu'elle est étonnée que tant de précautions soient prises par le gouvernement chinois pour une simple visite de quelques jours à Hong-Kong ! Elle regarde par la fenêtre et me dit que ça n'a pas l'air si riche que ça, Hong-Kong. En effet pour le moment ça a l'air plutôt pauvre ce que l'on voit. Je lui dis d'attendre... On mange un sandwich juste avant de s'apercevoir que c'est interdit. On arrive, les quelques personnes présentes dans la trame du métro se précipitent vers la sortie. Ça y est ! Nous voilà à Kow-Loon !
Grosse surprise pour Guo Yu : à Hong-Kong, les magasins sont fermés le dimanche, comme dans nos pays européens. De plus il n'y a presque personne dans les rues. Très différent de la Chine !
Histoire de me rappeler vite fait ou se trouve la compagnie qui me fera un visa, on se rend sur les lieux en suivant la carte, et finalement je n'ai pas oublié. Tout est si propre ici ! Tout a l'air moderne aussi. Les gens respectent les interdictions et le code de la route, les automobilistes aussi. Les buildings sont étincelants, pas un chewing-gum-gum collé par terre. Très impressionnant pour Guo Yu ! Et pour moi aussi, après tout ce temps passé en Chine. A noter qu'à Hong-Kong, contrairement à la Chine, les gens conduisent à gauche comme en Angleterre (Hong-Kong était il n'y a encore pas si longtemps une concession anglaise), donc attention lorsque vous traversez la route, regardez à droite en premier ! OK maintenant il faut trouver un hôtel, car pas de bol, aujourd'hui c'est dimanche et la compagnie des visa n'est pas ouverte. Muni de mon fidèle guide sur la Chine, on se rend en marchant à Tsim Sha Tsui où l'on pourra trouver un hôtel bon marché, qu'ils ont écrit. On passe par l'avenue des stars où de nombreuses personnalités du cinéma Hong-Kongais ont une trace de leurs mains dans le béton, et d'où l'on peut prendre de jolies photos de l'île de Hong-Kong en face (car Kow Loon n'est pas Hong-Kong... mais fait partie de la région administrative spéciale de Hong-Kong. Quand je dis que je vais à Hong-Kong je veux dire la région. Me suivez-vous ?). En arrivant à Tsim Sha Tsui, deux constats. De un, on aurait pu s'y rendre en métro si on n'était pas descendu à Hung Hom, qui fut un arrêt assez inutile lorsqu'on y réfléchit. De deux, j'aperçois le building des «Chunking Mansions» mentionné dans mon guide et notre impression est que ce building est le plus pourrave à des lieues à la ronde. Difficile de faire plus louche !
On arrive dans ce bâtiment austère et l'on se rend au 7ème étage. «Au 7ème étage, l'établissement «The Guest House» sort du lot et est bon marché» que me dit mon guide. On se dirige vers cet hôtel et franchement, ça fait peur ! La chambre est petite, sent mauvais, pas de douche et c'est $200 la nuit (100 yuans = $107 HK dollars en ce moment). Eh bien c'est pas ici que l'on dormira ! Le gars du guide n'a pas du se rendre en personne ici. On va donc voir ailleurs si on y est, et on trouve l'hôtel «The pay-less house» dans le même étage. Cette fois-ci, la chambre est propre, a une télé, une salle de bain, des toilettes propre et seulement $180 la nuit. Pas d'hésitations, je connais les prix des hôtels normaux, c'est du bon marché pour la qualité ! On a donc posé nos affaires ici et payé l'hôtel pour la journée, $200 dont $20 pour la clé qui nous seront rendus plus tard. Mais pas question de passer la journée ici, ce n'est pas tous les jours que l'on est à Hong-Kong et on a rien de prévu pour aujourd'hui, alors autant en profiter !
L'hôtel « The pay-less house » possède de petites chambres mais au moins elles sont propres.
Nous sortons donc de cet hôtel et dans la rue il y a partout des bijoutiers, des magasins de matériel photo estampillés «Sony» mais qui en fait vendent toutes les marques (attention, à Hong-Kong, n'achetez pas un produit qui n'a pas d'étiquette de prix... vous vous ferez arnaquer), des boutiques de vêtements et autres sacs luxueux... Les voitures sur la route sont toutes ce qu'on qualifierait de «voitures de riches» en France, les Porsches et Ferraris ne sont pas rares ici. Les rues sont très propres et on y trouve des restaurants et bars de tous les pays. Bien évidemment, tout est très tentant ! Si seulement le prix était raisonnable... Car à $60 la bière dans un bar ou $50 le simple plat de riz de base, ça fait réfléchir avant d'acheter ! Heureusement tout n'est pas hors de prix, par exemple au Mac Do du coin on en a eu pour pas moins de $80. C'est toujours plus cher qu'en Chine, mais moins cher qu'en France (on avait commandé 2 menus + frites supplémentaires + 3 cheese burgers supplémentaires). Se repérer à Kow-Loon est très facile, de grandes cartes sont affichées presque à chaque carrefours. Les grands axes sont toujours très simplement accessibles par le biais du métro. Des sorties de métro sont réparties dans tout Hong-Kong. Ce jour-là nous avons aussi visité l'île de Hong-Kong même, après avoir pris le métro pour Admiralty puis Central. Là cela change un petit peu, il est déjà nettement plus difficile de se repérer puisque l'île est de construction plus ancienne, les directions ne sont plus aussi faciles à suivre qu'à Kow-Loon. Par contre, nous avons pu voir de nos propres yeux des choses magnifiques et des buildings parmi les plus hauts du monde comme par exemple l'étrange Bank of China Tower (367 mètres) ou l'imposant Two International Finance Centre (415 mètres) sans oublier le Central Plaza (374 mètres), lui aussi très très haut. Inutile de vous dire que l'on se sent très petit lorsqu'on se trouve à la base de l'un de ces mastodontes ! Pour se déplacer à Hong-Kong, le moyen le plus pratique et le plus économique est le métro. Il y a également des bus à deux étages comme en Angleterre et des tramways un peu partout, mais ils sont assez chers, malheureusement.
Bienvenue à Londres. Euh à Hong-Kong !
La très célèbre Avenue des stars
S'il y a une chose à ne pas manquer lorsqu'on va à Hong-Kong (la première fois j'avais tout manqué en fait), c'est la visite de nuit. De partout la lumière jaillit, les buildings sont très décorés en fonction des évènements, par exemple là ils étaient décorés pour fêter la nouvelle année chinoise, qui comme tout le monde le sait sera l'année de la Souris. Si vous voulez savoir sous quel signe animal vous seriez en Chine, rendez-vous ici : http://www.chine-nouvelle.com/astrologie/signe-chinois.html et vous pourrez facilement trouver votre signe chinois. Mais revenons à Hong-Kong. Les magasins sont tous ouverts très tard, et une vue magnifique vous attends si vous marchez sur l'Avenue des Stars pendant la nuit. Chaque building tente d'attirer au maximum l'attention. Écrans géants (vraiment géants !), mise en valeur avec des néons, projecteurs qui tournent autour du building.... Ce n'est pas facile à décrire toute cette effervescence qui règne à Hong-Kong la nuit. Retenez simplement que c'est très joli et très vivant !
Le sommet du Two International Finance Centre s'évanouit dans les nuages, diffusant sa lumière dans le ciel sans étoiles.
De partout la lumière jaillit et les gens fourmillent durant la nuit à Hong-Kong.
A la fin de la journée, nous étions épuisés tellement nous avions marché et arpenté Hong-Kong en long, en large et en travers. On est donc rentré à l'hôtel prendre un repas et un repos bien mérités ! Notez qu'à Hong-Kong il y a parmi les chaines de télévision gratuites une chaine française : TV5 Monde. Alors j'ai pu regarder pour la première fois le Comte de Monte-Cristo à Hong-Kong, ça ne fait pas de mal d'entendre parler français !
Le lendemain, nous avions prévu deux choses : un, je fais mon nouveau visa, et deux on va à Disneyland Hong-Kong ! Guo Yu voulait tellement y aller et on était si proches que je n'allais pas refuser ! Donc on s'empresse de payer une deuxième journée d'hôtel, et l'on se rend à la compagnie qui s'occupe des visas. Comme la dernière fois, ce fut très facile. $500 et une photo d'identité, et je leur laisse mon passeport. Je leur donne un numéro de téléphone et mon adresse en Chine, et le tour est joué ! Le seul bémol c'est qu'en raison des Jeux Olympiques à Pékin cet été, la Chine ne délivre plus que des visas pour 3 mois tant que ces JO ne seront pas terminés. Donc en avril j'ai droit à un nouveau voyage à Hong-Kong. Tout ne peut pas toujours être parfait ! Mais ce n'est pas le moment de penser à ça, direction Disneyland !
La ligne de métro personnelle de Disneyland Resort.
Allez à Disneyland Hong-Kong est d'une étonnante simplicité. Il suffit de savoir lire la carte du métro. Depuis Hung Hom, il a donc fallu se rendre à Lai-King, là on change de rame et l'on prend la direction de Sunny Bay. Là encore on change de rame et l'on emprunte le métro personnel de Disneyland. Personnel car les sièges sont en velours bleu et les fenêtre sont en forme de tête de Mickey et les poignées pour les personnes debout aussi ! Coût total du trajet Hung Hom à Disneyland Resort : $39 pour deux personnes. Et seulement 20 minutes ! Chapeau Hong-Kong. On s'empresse d'acheter nos billets d'entrée, un billet est à $295 en ce moment, ce qui est tout à fait raisonnable si l'on convertit en euros (environ 25€ par personne et par journée). On a bien fait de s'y prendre tôt, car même en cette saison c'est la ruée vers Disneyland. On en profite donc pour s'amuser comme des fous tout en se retenant d'acheter à manger, car ces fourbes diffusent partout dans le parc une odeur de pop-corn au caramel ! Très, très dur de résister aux petits encas à $55 et aux mini-bouteilles d'eau à $25. Quand aux serre-têtes Mickey à $80, je trouve que c'est de l'arnaque quand même ! Alors pour résumer rapidement une journée à Disneyland HK : c'est 20% d'attractions, 40% d'attente, 30% de magasins et 10% de lecture du plan du parc. Donc oui, ce n'est pas parfait puisque c'est une gigantesque machine à fric, mais il y a de très bonnes attractions comme par exemple Space Mountain. Je ne sais pas si c'est pareil dans les autres Disneylands mais dans celui-ci il y a pas mal de shows et de danseurs, au plus grand plaisir de Guo Yu. Et à la fin de la journée, il y a le magnifique feu d'artifice au château ! C'est quelque chose à voir tout de même, et Guo Yu et moi pensons que le prix du ticket d'entrée n'est pas du vol.
Photo prise durant Space Mountain.
Le château en béton de Disneyland HK ne fait pas le poids avec nos châteaux français.
La fin du feu d'artifice, on n'aurait pas du l'attendre... Cela marque en effet la fin de la journée pour presque tout le monde ! C'est la ruée vers la sortie, et Guo Yu et moi essayons de courir tant bien que mal pour gagner du temps. Chaque mètre gagné représente de nombreuses minutes ! On parvient jusqu'à la machine de ticket de métro, presque trop tard : on se retrouve dans une queue qui devient monstrueuse... Bien sur, notre machine tombe en panne alors que c'était presque notre tour, alors ni une ni deux, on change de file. Les autres préfère rester devant la machine en panne, chacun son truc ! Ah la prochaine fois on se fait pas avoir, on achète les tickets de retour avant d'entrer dans le parc ! On a tout de même pu obtenir nos tickets de métro assez rapidement vu la foule, et nous sommes rentrés à l'hôtel encore une fois épuisés, non sans faire une halte à Mac Donald tellement nous étions affamés et assoiffés toute la journée !
Des milliers de personnes se précipitent pour acheter leur ticket de métro. C'est la loi de la jungle.
Ravitaillement au point d'eau.
Le lendemain, nous plions bagages et nous nous rendons à la compagnie des visas. Mon visa est prêt, je paie $500 et il ne nous reste plus qu'à rentrer à Shenzhen, je ne voyais pas trop ce qu'on pouvait faire d'autre aujourd'hui avec nos sacs à dos sur les épaules ! On prend donc le métro de Tsim Sha Tsui vers Lo Wu, là encore il faut passer la frontière. En arrivant à Lo Wu on doit se séparer, Guo Yu a droit à un couloir spécial pour chinois et moi un couloir spécial pour étrangers se rendant en Chine. Mon visa passe merveilleusement bien, et on retamponne mon passeport partout avec une lenteur inégalée de l'officier. Celui là ça m'étonnerait qu'il aime son boulot ! Et comme je le comprend. On me demande, avez vous quelque chose à déclarer ? Oui je suis pressé. Guo Yu et moi nous retrouvons un peu plus tard à la frontière chinoise après environ une heure de formalités.
Nous sommes maintenant à Shenzhen en Chine continentale, et ça se sent. Les gens marchent sur la route au milieu des bus et des camions déboulant à toute berzingue, on trouve des mégots un peu partout (même si c'est une ville chinoise très très propre je trouve), impossible pour un non-chinois de s'y repérer, on est bousculé partout, des gens vous doublent en marchant et s'arrêtent sans prévenir à 10cm devant vous, les têtes se tournent à mon passage et les voitures klaxonnent sans raisons. Ah, ça fait du bien de se retrouver en pays connu ! Prochaine mission : trouver un bus pour Beihai. Là j'avais un peu peur... On approche en effet furieusement du premier de l'an Chinois (le 7 février) et après avoir vu les actualités à Hong-Kong avec les 600 000 chinois bloqués dans la gare de Guangzhou (ou Canton, le nom français), j'avais peur de ne pas pouvoir trouver de place. Mais en fait ce fut assez facile. Le seul bémol étant que le premier bus pour Beihai était à 18:30 et qu'entre notre départ de Beihai le 26 janvier et aujourd'hui le 29 janvier, ces petits malins de chinois ont changé les prix ! Sont donc affichés des prix spéciaux «Nouvel an chinois», un ticket de bus coûte désormais 340 yuans au lieu de 120 yuans trois jours plus tôt... Je ne cache pas ma colère quant à cette montée sauvage des prix. Par chance Guo Yu avait noté le numéro de la compagnie de bus de l'aller, et ils nous font un prix : 280 yuans par personne pour le bus de 19:00. C'est tout de même plus de deux fois le prix normal ! Enfin bon, pas le choix. On nous propose de venir se reposer à la compagnie de bus en attendant, en effet il n'était que 14:00, nous avions 5 heures à attendre... On cherche la compagnie et on la trouve, au sixième étage appartement 2 d'un immeuble miteux. Cela s'explique par le fait qu'à Shenzhen, le prix des appartements est très très cher et les locations aussi, le prix des locations est comparable à Paris pour un même niveau de qualité. Je dors sur un divan et Guo Yu parle avec les autres gens qui attendent. La compagnie nous invite à diner, ce qui est gentil, mais pas de trop vu le prix du billet !
À 18:30 un employé nous aide à passer dans la gare de bus sans payer, puis nous nous installons dans le bus. On a heureusement encore droit à des places au premier étage, pas sur le sol même. Si le voyage d'aller était somme toute assez agréable, le voyage de retour par contre le fut à un point difficilement descriptible ! Déjà la compagnie a voulu profiter de ce que les gens étaient prêts à payer les nouveaux prix abusifs pour vendre plus de places que le bus pouvait contenir de monde. C'est à dire qu'on était serrés comme des sardines et constamment bousculés par les gens qui circulaient pour aller aux toilettes. En plus le gars de la compagnie m'a sans cesse réveillé en hurlant à 10 cm de mon oreille à d'autres personnes du fond du bus de ne pas fumer, car il y a toujours des glands qui comprennent pas qu'on ne fume pas dans un bus... En plus la buée de la vitre mouille tout, et le gars de la compagnie m'a plusieurs fois réveillé pour me dire de faire attention à ne pas mouiller la couverture... Non mais tu vas me laisser dormir, non ? Ma pauvre Guo Yu a du se lever plusieurs fois car des rallonges de couchettes étaient placées sous la sienne. Des gars ont la bonne idée de montrer à tout le monde comment qu'il est puissant leur nouveau téléphone portable, et vas-y qu'il te fais défiler toutes les sonneries plusieurs fois pour choisir la meilleure, et qu'il te montre qu'il fait radio et qu'il lit les films son portable. Une femme sans gène et placée au milieu du bus parle fort à son gamin et son mari à l'arrière du bus, non sans réveiller tout le monde de multiples fois ! J'ai pu lui sortir un bien mérité «Ta gueule!» en chinois, que j'avais appris il y a quelques jours, mais ça n'a rien changé (je crois bien qu'elle parlait le cantonnais, pas le mandarin). En plus aucune bouteille d'eau n'a été distribuée cette fois-ci. Le bus s'est arrêté un grand nombre de fois et au final on a mis 14 heures au lieu de 9 ! Donc ce trajet en bus couchettes aura été plus de 2 fois plus cher et plus de 2 fois pire. C'est bien, il y a une relation entre le prix et la qualité, mais dans ce sens là je ne les félicite vraiment pas !
Entouré de pieds qui puent la belette et noyé dans le bruit, c'est le méga-confort (la photo a été prise lors du premier voyage à Hong-Kong, lors du deuxième j'étais sur les couchettes du haut)
Nous sommes donc finalement arrivés à Beihai entre 10:00 et 11:00 et nous sommes précipité dans le lit pour terminer une nuit que l'on nous a volé. Nous avons passé les jours suivants à préparer le nouvel an Chinois, à faire des courses. Aujourd'hui, le père de Guo Yu est rentré et tout le monde est content. La voix de la mère à Guo Yu se fait plus douce, Guo Yu saute sur place et la cuisine de la mère à Guo Yu se fait meilleure (elle n'est déjà pas mauvaise d'habitude) !
Voilà donc pour tout ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois, même si j'ai du oublier des choses... Mais vous savez maintenant le principal !
2 - En projet...
Ça trottait dans la tête de Guo Yu depuis pas mal de temps, et c'est maintenant décidé : elle va allez continuer ses études en Thaïlande pendant deux ans. Bien sûr je vais la suivre et ce sera avec plaisir que je m'y rendrai ! Le seul problème pour l'instant c'est comment y rester deux ans, car si pour la Chine je dispose de Hong-Kong pour faire des visas facilement, rester en Thaïlande exige que l'on soit assez malin ! Pour le moment je n'ai trouvé que deux méthodes : la première est de passer par une société identique à celle qui m'avait aidé à obtenir mon premier visa pour la Chine depuis la France (actions-visa.com) : il s'agit de Legal Siam. C'est une solution un peu onéreuse à mon goût mais qui apparemment a le mérite de fonctionner. Autre solution, moins chère cette fois : s'inscrire à un cours de Thaïlandais dans une école en Thaïlande. C'est sans doute cette solution que je vais adopter, j'ai trouvé une école qui donne un visa de un an renouvelable jusqu'à 3 ans, pour 180 leçons par an. Je garde le nom de l'école pour moi, c'est mon tuyau et je ne veux pas que trop de gens fassent ça s'ils me lisent !
Agrandir le plan
Étudier ça ne me dit pas grand chose, mais je dois regarder les choses d'un autre œil : ça ne peut pas être un mal d'apprendre la langue du pays où je vais ! De plus la Thaïlande déteste les étrangers qui viennent ici en terrain conquis sans montrer d'intérêt pour leur culture. C'est donc probablement ce que je ferai pour rester en Thaïlande ! Le départ est prévu en juin 2008. Pour ceux qui me diront inévitablement : «Et ton boulot ?» je leur réponds «calcules combien de temps libre j'ai avec 180 leçons de 40 minutes par an». J'aurai donc assez de temps libre pour faire ce dont j'ai envie ! D'autant plus que les leçon peuvent être bouclées en quelques mois, le reste de l'année c'est vacances. Donc pas d'inquiétudes de ce côté là...
3 - Les croyances chinoises
Certaines croyances ont la peau dure en Chine. Bien que le pays et les esprits aient tendance à se moderniser, il subsiste toujours des croyances étranges, qui vous rappelleront peut-être ce que vous racontait votre grand-mère durant votre enfance. Laissez-moi vous en citer quelques unes :
- Une femme ne doit pas se laver les cheveux en même temps que le reste du corps car ce n'est pas bon pour elle. Allez savoir pourquoi ils croient ça, je pense bien que ça n'a aucune importance.
- Une femme de doit pas se laver les cheveux tous les jours car ce serait «mauvais» pour elle. Encore une fois je ne sais pas le fondement d'une telle croyance.
- Une femme qui a ses règles ne doit pas se laver le corps. Eh oui encore une croyance sur les femmes ! Celle-ci j'ai vraiment insisté sur le fait que ce n'est pas vrai, car hum! Je vous laisse imaginer ce qui se passe si on respecte cette croyance...
- Il ne faut pas dire de choses du genre «Si tu continues à marcher sur la route au lieu d'utiliser le trottoir, tu te fera renverser un jour par une voiture» car cela signifie pour eux que tu souhaites que cela arrive, un peu comme si on jetait une malédiction ; pourtant je ne souhaite vraiment pas que cela arrive. N'importe quoi !
- Lorsqu'on se marie en Chine, le futur mari doit «acheter» la fille aux parents et donc donner une somme d'argent à la mère de la mariée. Pas forcément très cher, mais cela fait partie des coutumes. Si l'on ne paie pas, le malheur est sur vous ! Je déteste l'idée d'avoir à «acheter» ma fiancée, pour moi elle n'a pas de prix, alors je ne sais pas trop combien il est correct de donner. Ne vous inquiétez pas ce n'est pas un traquenard que l'on me tend, c'est vraiment comme ça que cela doit se passer !
- Dans de nombreux endroits en Chine, il y a des objets ou des parties du décor que tous les chinois touchent avec leur main. C'est pour porter bonheur. Par exemple, dans la grotte de Wu-Ming, Guo Yu m'a ordonné de toucher un stalactite qui porterait bonheur. J'ai répondu «Pourquoi, si je ne le touche pas, le malheur est sur moi ? C'est donc une grotte maudite ?» et elle s'est mise en colère. Je lui ai donc dit plus tard que si ça l'amuse elle peut toucher tout ce qu'elle veut mais qu'elle ne me demande pas de le faire aussi car je n'aime pas qu'on m'ordonne de faire des choses qui peuvent influer sur ma chance. Je gère ma chance par moi-même.
- Les chinois croient aux dons de voyance que certaines personnes affirment avoir. Ils aiment demander ce qu'il va se passer pour leur futur, s'ils seront chanceux ou pas. Je pense que ces voyants sont juste très malins et prédisent seulement l'évidence à partir de ce que leur racontent les gens. Lorsque j'étais assez malade à mon arrivée en Chine (voir tomes précédents) et que de curieuses marques étaient apparues sur ma cuisse droite (croix à l'envers et comme une marque de sabots, ça m'a fait un peu flipper ce truc), Guo Yu et sa mère m'ont emmenées voir une voyante, la sœur de la femme du frère de la mère à Guo Yu. Celle-ci a vu que quelqu'un me voulait du mal très loin et qu'un esprit m'étranglait. Elle a fait une prière et m'a donné un papier que je devais garder sur moi tant que je serai malade, et elle a dit que début septembre je serai guéri. Bien sur tout ceci n'était pas gratuit, sans surprises. J'ai donc gardé ce papier tant bien que mal en permanence dans ma poche et sous mon oreiller, sinon je me faisait incendier par Guo Yu qui y croit dur comme fer. Le plus étrange étant que le 31 août, tous mes problèmes de santé ont cessé et que surtout, j'ai perdu le papier le soir-même... Début septembre j'étais donc guéri. Coïncidence ? Je n'en sais rien. Je ne suis pas du genre à croire les voyants mais là c'est tout de même très fort !
- On ne doit pas se montrer nu devant une représentation d'une divinité Chinoise. Il y en a quelques unes dans la maison de Guo Yu. Ne me demandez pas comment j'ai appris ça, hein !
- La forme de votre face et votre dentition détermine votre destin. Ainsi une face allongée sera plutôt un destin malchanceux, une grande bouche correspond à une personne hypocrite, des petits yeux et une mâchoire prognathe un homme malhonnête, deux spirales dans les cheveux signifient que vous êtes chanceux (ça c'est aussi une croyance française), avoir les dents qui se chevauchent (mâchoire supérieure trop étroite : vos canines poussent devant vos incisives secondaires) est chanceux aussi. En Europe ce sont plutôt les «dents de lapin» qui sont les dents du bonheur. Ça y est je vois que vous commencez à vous rappeler qu'en France aussi il y a des croyances étranges !
- Il ne faut pas se baigner le mois d'août, car c'est le mois des morts en Chine. Il y a des fantômes qui vous entrainent loin du rivage. Enfin il paraît !
- Vous serez punis un jour si vous faites quelque chose de mal. C'est irrémédiable.
- Manger des fritures, des plats épicés, des sucreries est la cause de toutes vos maladies, mais si vous buvez du Liang Sha ça annule tous les mauvais effets. Les fritures et les sucreries sont considérées aussi mauvaises que les plats épicés, en Chine, et si les chinois aiment bien les plats épicés en revanche ils préfèrent éviter les fritures et les sucreries. Je suis d'accord pour les les plats épicés il faut faire attention, par contre ça ne m'a jamais tué de manger du chocolat ou des frites de temps en temps !
- Le pain est vu comme une sucrerie, alors le pain, c'est mal d'en manger. Pfff faudrait essayer avant de dire !
- Tous les étrangers sont riches. Ils sont nés avec de l'argent dans les poches, tout en eux transpire l'argent. Même les plus jeunes étrangers sont riches, immensément riches. C'est en raison de cette croyance que les étranger reçoivent souvent un prix spécial «étrangers» lorsqu'ils achètent quelque chose. Non mais j'ai l'air riche moi avec un an de travail à mon actif ?
- Les étrangers, c'est le mal, ils sont là pour corrompre la Chine avec leur culture étrangère. Mais avec les JO, maintenant les étrangers, on aime ça !
- Mao Zedong est un dieu. Et ta soeur ?
Selon l'année ou l'on se trouve, il est obligatoire de revêtir un caleçon rouge. Par exemple 2007 était l'année du cochon, et devinez quoi... Je suis cochon selon le calendrier chinois ! Donc obligé de porter un caleçon rouge jusqu'à février 2008... Si je ne le fais pas, j'attire le malheur sur moi et sur mes proches. Et oui, personne en France ne soupçonnait le pouvoir protecteur du caleçon rouge !
Voilà c'est tout pour cette fois en ce qui concerne les croyances chinoises, mais nul doute que j'en découvrirai d'autre plus tard !
Un marchand de tuyau parmi tant d'autres... C'est peut être une bonne affaire ?
Une gare de touc-toucs non officielle. De toutes façons il n'en existe pas d'officielle.
Un véhicule tout droit venu du futur, la DMC Delorean version décapotable.
4 – 10 raisons d'aimer et de détester la Chine
Attention ! Cela provient bien évidemment de ma propre expérience, chacun peut avoir des sentiments différents des miens, et on a pas tous la même sensibilité sur les mêmes choses. Tout ce que je vous dis n'engage donc que moi !
10 raisons de la détester :
- Si on aime la nature, on n'aimera pas les déchets que jettent les gens un peu partout, les décharges sauvages, l'irrespect total de la terre comme de la mer.
- La culture chinoise contient quelques aberrations et vieilles croyances assez énervantes
- On sent vraiment que certains on acheté leur permis de conduire, voire n'en on pas du tout !
- Les militaires sont omni-présents, ça peut déranger
- Dans la rue vous n'êtes qu'un porte-monnaie à deux pattes pour les gens
- Les coupures d'électricité et d'eau sont courantes ici
- On voit beaucoup de pauvres petits vieux et de sans-abris qui fouillent dans les poubelles, c'est triste.
- De nos jours, les chinois vivent principalement dans des buildings laids qui se ressemblent tous.
- Les marchés sont généralement sales, en particulier les boucheries ou je ferai mieux de dire, les stands de viande pleins de mouches, la viande étant manipulée avec les doigts après – qui sait? – que le boucher se soit gracieusement curé le nez.
Très difficile de cuisiner de la nourriture française ici.
11ème raison que je rajoute à cause d'évènements récents : la très grande volatilité des prix par rapport à la date. Durant les vacances chinoises, ne vous étonnez pas de voir les prix doubler voire quintuplez pour la simple et bonne raison que ce sont les vacances !
10 raisons d'aimer la Chine :
- Très dépaysant, si c'est ce que l'on recherche !
- Des paysages magnifiques
- La nourriture très bonne en général
- Les prix très bas pour un occidental
- Les gens sont généralement plus gentils qu'en France, je trouve
- Sensation de liberté, aucun contrôle, on ne se sent pas fliqué partout comme en France
- Les jolies chinoises sont très jolies. (si, si !). Je ne parle pas des autres
- Les sourires des gens lorsque vous commencez à parler chinois avec eux
- La culture chinoise est très variée et très ancienne. Plongez-vous dedans si vous aimez l'histoire, vous ne serez pas déçus !
Il est assez facile de s'évader des villes je trouve, et de se retrouver au milieu de nulle par dans des petits chemins sympa.
Poissons, crabes et coquillages meurent à cause de la pollution. Ne mangez pas de poisson chinois.
Ce pauvre serpent n'a pas compris ce qui lui est arrivé. Il avait pourtant l'air délicieux le poisson qu'il a dévoré !
La plage le lendemain du nouvel-an chinois. Dégueulasse sur des kilomètres.
Les chinois aiment s'adonner à cette activité qui leur est chère : jeter n'importe quoi n'importe où.
5 – Anecdotes
- En chine il est presque impossible de trouver un four. Si en Europe et en Amérique du Nord on aime bien avoir un four dans sa cuisine, en Chine la cuisine se fait principalement au wok et à la machine à cuire le riz. Les seuls fours que j'ai pu trouver sont gros comme un four micro-ondes (à Beihai) ou alors à Hong-Kong il est possible de trouver des fours européens.
- Récemment, des gens m'ont lancé des «Helloow ! Helloow!». Jusque là, rien d'anormal, mais c'est de la part du marchand de viande de chien et de chat du coin ! Il me dit de venir acheter de la viande chez lui, je ne pense pas que ce soit de la provocation, il n'a pas l'air de savoir que chez nous on ne mange pas les chiens et les chats !
- En Chine, on utilise une couverture chauffante en hiver, pour palier au froid glacial qui s'est installé dans les maisons. Dois-je vous rappeler qu'ici les maisons ne sont pas isolées et n'ont pas de chauffage ? Mais ces couvertures chauffantes me font un peu peur car...
- Les multiprises que l'on peut trouver en Chine sont de très mauvaise qualité. Elles provoquent toujours des court-circuits et c'est rare que l'une d'elle puisse passer l'année sans se briser quelque part. Bien évidemment cela casse souvent les appareils qui y sont branchés. Ainsi j'ai un peu peur que notre couverture chauffante s'enflamme en pleine nuit !
- A Beihai, on paie internet pour 6 mois à un an. C'est 480 yuans pour une connexion 2Mbits/s pendant 6 mois ou du 1Mbits/s pendant 1 an. C'est plutôt bon marché je trouve ! Du coup je viens de m'offrir le 2 méga. Pour avoir plus rapide, il faut qu'au moins 10 personnes demandent en même temps, donc le 2 méga suffira !
- Les amateurs de Star Academy et autres programmes du genre se plairaient en Chine : les chinois raffolent de ce genre de programme. Ainsi par exemple l'an passé on a eu droit à l'élection du Super Boy, qui dure près de 6 mois tout de même ; et cette année il y a tout à parier que ce sera la Super Girl que les chinois auront à élire. La chanson est omniprésente en Chine, ne soyez pas surpris de voir des gens chanter seuls dans la rue à pleine voix.
- Les chinois adorent utiliser des pétards lorsqu'ils fêtent un heureux événement. Lorsque cela arrive (au moins une fois par semaine), n'imaginez pas une seconde pouvoir téléphoner : on se croirait en pleine fusillade. Et ça peut durer plusieurs minutes d'affilée, il achètent des batteries complètes de gros pétards. A la fin, le sol est tout rouge et les gens n'ont plus de tympan. Les pétards sont généralement mis à feu dans la journée mais certaines fois c'est en pleine nuit !
Le compteur d'électricité de notre appartement de Nanning s'est cassé, il s'était mis à tourner incroyablement vite. Du coup on s'était retrouvé un mois avec une facture hors du commun. Comme le propriétaire ne voulait pas changer le compteur, le mois suivant, un colocataire nous a fait part de son savoir et a pu stopper le compteur en l'ouvrant et tournant quelques vis, de sorte que l'électricité puisse toujours arriver sans que le conteur tourne. Cool ! Mais n'essayez pas de faire ça en France, vous ne réussirez qu'à vous faire chopper...
Le devoir m'appelle.
Voilà c'est tout pour ce Tome 4, j'espère qu'il vous aura plu du début jusqu'à la fin ! Ne manquez pas le Tome 5...
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