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Gab H.

mercredi 29 août 2007

Mes aventures en Chine, Tome 3

Lire le Tome 2 si ce n'est déjà fait


Des nouvelles de moi en Chine, Tome 3


Après un Tome 2 pas très touffu en évènements et une looongue attente, voici, Mesdames et Messieurs, ne cachez pas que vous l'attendiez tous en trépignant d'impatience, eh oui, vous avez bien vu, c'est bien le Toooome 3 ! En fait ça serait même un Tome 3 et demie car de l'eau a coulé sous les ponts depuis le poussiéreux Tome 2 que vous avez accroché avec amour sur votre cheminée. Voici le plan :


1 – Retour au bercail. Euh à Beihai !


2 – Le visa pour les nuls


3 – Voyage au Yunnan


4 – Pauvre Terre


5 – La médecine Chinoise


6 – Fourre-tout




1 – Retour au bercail. Euh à Beihai !



L'année scolaire de Guo Yu se terminant, est venu le temps de quitter Nanning pour rejoindre des lieux plus côtiers. Ça y est, on rentre à Beihai ! A moi les cocotiers sur la plage de sable fin. On a donc fait nos sacs avec empressement et bien fermé la porte à clé. On laisse l'appartement pour un peu plus d'un mois. Vacances ! On a donc pris le bus, et en environ 3 heures on arrivait enfin à Beihai. Pour nous aider avec nos lourds sacs, la pluie s'est mise à tomber, faisant le bonheur du taxi qui passait par là. Direction la maison des parents de Guo Yu. Le retour est chaleureux, le repas est délicieux, l'air est frais et agréable, l'oncle veut me faire tester une nouvelle bière. Ahhh c'est tout de même plus marrant qu'à Nanning !


C'est donc avec plaisir que je retrouve l'atmosphère de Beihai, ses rues pas surpeuplées et calmes, les petits marchés dans les rues jour et nuit, l'ambiance estivale, l'air de l'océan, les belles plages... Je profite de ce retour à Beihai pour me refaire une santé, quand je suis arrivé j'avais un torticolis doublé d'une angine blanche triplé d'une constipation tenace. Je fais le plein de jus de noix de coco et de baignades, de soleil et de fruits tous plus exotiques et délicieux les uns que les autres. A noter que s'il n'y a pas vraiment de saison à fruit dans le Guangxi, certains fruits comme la pastèque ne peuvent plus pousser après le mois de juillet, par exemple. Au fur et à mesure que le temps passe je découvre donc des nouveaux fruits parfois tellement gros qu'il est impossible de les faire loger dans une grande poche plastique. C'est le retour des repas à s'en péter la panse en famille ou au restaurant.



Une des seules choses qui aient changé depuis la dernière fois à Beihai, c'est le temps. En effet Beihai est soumis au phénomène de la mousson après juin. Ça veut dire qu'à n'importe quel moment il peut se mettre à pleuvoir violemment, parfois sans qu'on ait eu le temps d'anticiper. Les gens d'ici y sont habitués : même en plein soleil on se balade avec un parapluie (qui fait alors office d'ombrelle), et lorsque la pluie arrive, c'est la course pour beaucoup de monde : les marchands couvrent leurs marchandises en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les taxis et les touc-toucs arrivent de partout pour cueillir le malheureux qui n'a pas son parapluie, les gens qui faisaient sécher leur linge à la fenêtre le rentrent aussi vite qu'ils peuvent, en gros lorsque la pluie arrive, c'est la précipitation partout (sans mauvais jeu de mot)... La violence des pluies de la mousson est telle qu'en quelques minutes les routes sont submergées, les trottoirs sont lessivés, et si l'on a le malheur d'avoir laissé sa fenêtre ouverte et qu'on se trouve loin de la maison lorsque la pluie arrive, il faut s'attendre à une surprise au retour. Heureusement la pluie dure rarement plus de 30 minutes, et 30 minutes après tout est sec comme s'il n'avait jamais plu!



Ce retour à Beihai a été l'occasion pour moi de visiter la ville plus en profondeur, de découvrir de nouvelles rues. Alors : comme dans la plupart des villes de Chine, il y a des quartiers pauvres et des quartiers plus riches. On peut le voir à la largeur des rues, à la présence d'un trottoir goudronné, à la vétusté des buildings, à l'allure générale des gens qui y vivent. Description des quartiers pauvres : certaines maisons n'ont pas de porte et le sol est directement à même la terre ; les poules entrent et sortent sans distinction entre le dehors et le dedans de la maison ; les vitres s'il y en a sont abimées et jaunies par la cuisine ; les murs sont en briques rouges jointées de terre ; la cuisine se fait toujours dans le même wok, qui n'est que rarement lavé ; le chauffage pour l'hiver est un poêle à bois ; certains n'ont pas l'électricité et s'éclairent à la lampe à pétrole la nuit ; l'absence de douches fait que les gens ne se douchent pas, évidement ; les habitants ont l'air de toujours porter les mêmes vêtements, et la pauvreté ainsi que la fatigue se lit sur leur visage ; les gens sont maigres et filiformes, la peau très bronzée ; il n'y a pas de voiture dans ces quartiers ; les routes ne sont pas toujours goudronnées, les trottoirs sont en construction ou inexistants. Pour les quartiers plus riches : on y trouve des trottoirs et des routes goudronnées, les buildings sont plus récents et bien équipés, il y a toute sorte de véhicules, on voit bien que les gens qui vivent ici sont plus riches et en meilleure santé. J'ai eu l'occasion de constater ce fort clivage riche / pauvre dans toutes les grandes villes chinoises que j'ai pu visiter. Alors une chose que je n'ai jamais compris en Chine : ils sont censés être communistes, donc ils devraient partager leur richesse. Ou bien je n'ai pas compris le principe du communisme auquel cas je vous demande pardon. Au lieu de ça, j'ai plutôt l'impression que les riches « pompent » tout l'argent qu'ils peuvent sur le dos des plus pauvres en les exploitant, accentuant ainsi chaque jour la différence entre les pauvres et les riches chinois. A la télévision ils montrent parfois des villages reculés perdus au milieu de nulle part, la pauvreté y est accablante : un salaire journalier qui ne dépasse parfois pas 1 yuan (10 centimes d'euros) pour plus de 10 heures de travail, des conditions de vie très précaires, une hygiène inexistante, les écoles sont sur le point de s'écrouler et les tables ou les chaises ont parfois 3 pieds, les craies sont utilisées avec précaution car chères. Un bon film à télécharger pour voir la différence entre riches et pauvres, si ça vous intéresse : « Not one less » (des sous-titres français sont disponibles au format SRT).





Pour en revenir à Beihai, la ville est plus grande que je ne me l'imaginait mais reste pour la Chine une petite ville. Guo Yu m'a fait découvrir des nouvelles rues commerçantes, des rues ou l'on peut manger des brochettes de légumes ou de viandes pour par cher... Pour les rues commerçantes on y trouve entre autres des vêtements « NKIE », « ADADIS », « PUWA », des parfums « Channel » (notez les deux N) et autres « Eau de perfume » soit disant de France. Bref dans ce genre de rue, toute la marchandise est de la contrefaçon plus ou moins réalisée avec attention. Dans le cas où le nom de la marque est correct, il faut se dire qu'à 1€ le sweat-shirt NIKE c'est pas vraiment un original... Mais la qualité est parfois très bonne pour un prix modique. J'aime bien visiter ces rues car ça me fait toujours un peu rigoler de voir les noms des marques mal orthographiés. Si les japonais sont bons en électronique, les chinois sont bons dans la copie. D'ailleurs j'imagine que toute la contrefaçon qui existe en Chine représente une part importante de leur PIB. Il en va de même pour les films, les logiciels, les jeux, la musique : tout est contrefaçon bon marché. J'ai pu remarqué sur plusieurs ordinateurs chinois dans différentes villes que leur Windows était toujours le fameux « FCKGW » pour ceux qui connaissent (la licence de Windows XP la plus piratée du monde pour ceux qui ne connaissent pas) avec pleins de logiciels préinstallés tels que la suite Adobe CS, ACDSee Pro, Office 2003... Bref quand on nous emmerde à propos du piratage en France, qu'ils viennent faire un petit tour ici d'abord avant de punir la mémé française qui aurait téléchargé 2 MP3 de Lorie, ici c'est Piratage Land.




2 – Le visa pour les nuls



Mon visa de tourisme de 3 mois arrivant a expiration, est venu le temps de le renouveler, ou de rentrer si je ne peux pas. Tout d'abord un petit aperçu de la procédure française pour obtenir un visa pour la Chine : il faut au préalable disposer d'un passeport valide au moins 6 mois après l'expiration du visa, de photos d'identité, de 65€ pour un visa tourisme ou 100 euros pour un visa business, et de la précieuse lettre d'invitation d'une compagnie chinoise pour le visa business. Il faut ensuite soit se rendre en personne à l'ambassade Chinoise la plus proche, à Paris ou à Marseille pour présenter un formulaire rempli méticuleusement ainsi que le passeport et les photos d'identité. Ou comme moi passer par l'intermédiaire d'une compagnie qui se charge de votre visa comme Action Visas. Attendre environ 15 jours et vous avez peut être votre visa. En cas de refus aucun motif ni retour de paiement ne sera donné. Mais il me fallait un nouveau visa, un bon, et vite. Je suis donc allé tenté ma chance à Hong-Kong.


Tout d'abord, le 27 juillet nous partons pour Guangzhou moi et Guo Yu en bus-couchette. Les couchettes sont étroites et pas confortables, on est sans cesse réveillé par ceux qui vous marchent dessus en allant aux toilettes ou par l'employé qui se charge de recueillir l'argent du trajet. Compter 80 yuans par personnes et 12 heures de trajet entre Beihai et Guangzhou. Que c'est long ce trajet en bus... Et impossible de se lever, la couchette du dessus vous en empêche. Le gars au dessus de vous pue des pieds et le chauffeur a la bonne idée de passer en boucle un VCD de mauvaise qualité en abusant sur le caisson de basses. Bref, le voyage en bus n'est pas de tout repos et c'est avec plaisir qu'on arrive à Guangzhou à 07:00 du matin. Une fois arrivés, il faut faire vite. On prend un taxi pour la Gare de l'est de Guangzhou. Guo Yu invite le chauffeur à se dépêcher, sitôt dit, sitôt fait, j'attache ma ceinture avec beaucoup de mal, le chauffeur a du voir Taxi 3 et bombarde sur la freeway vers la gare. Il sait ce que signifie le sigle GLI sur sa VW Santana 3000. Pour 10 minutes de taxi on paie 50 yuans, bien plus cher qu'à Beihai! On arrive à la gare à 07:50. On doit attendre l'ouverture des guichets à 08:30 avant de pouvoir acheter le ticket de train vers Hong-Kong. Le train est à 09:30. On a le temps de se manger un petit déjeuner, puis on retourne à la gare, où entre temps le père de Guo Yu, qui travaille à Guangzhou, nous attendais.



Après un rapide bonjour, je dois déjà me précipiter vers l'embarquement qui démarre 45 minutes avant le départ du train. Je dis donc au revoir à Guo Yu et son père et leur dis de ne pas s'inquiéter pour moi, j'aime bien faire les choses à l'arrache comme ça, ça me convient bien. Je passe le premier contrôle des bagages avec brio (il faut dire que je n'ai qu'un sac à dos rempli de papiers) puis place à la paperasse : « China Departure Card » à remplir avec numéro du passeport, numéro de visa, avez vous été en contact rapproché avec des oiseaux (non, je préfère les femmes), nom et prénom complet, motif de la sortie, cochez les cases ci-dessous. Tchac tchac. Une seul choix est accepté. Gulp un seul choix? Et meeeerde je recommence tout. Ensuite c'est le contrôle du passeport. Je me retrouve dans une queue monstrueuse. On ne me la fera pas deux fois : la prochaine fois je cours pour arriver premier. Arrive mon tour, l'agent contrôle mon passeport et mon papier rempli, voit que mon visa se termine le jour même, et me regarde en invoquant mon motif de sortie « Holidays in Hong Kong, mmmh? ». Il a compris mais me laisse tout de même passer. Ensuite c'est la montée dans le train. Comme prévu le départ est à 09:30. Le train est similaire à un TGV et est très rapide, il y a assez de place pour s'assoir confortablement (vous comprendrez pourquoi je dis ça en lisant le récit du voyage au Yunnan). Le train s'arrête à Shenzhen, puis arrive finalement à Hong Kong à 11:39.


Là j'ai comme un pressentiment, je cours vers la sortie, et j'ai bien fait, je me retrouve dans les 15 premiers au contrôle des passeports, suivi d'une queue dont je ne voyait pas la fin. Là je dois encore remplir un papier : la « HK Arrival Card » à peu près similaire au papelard d'avant. L'agent tamponne mon passeport. Yahoo! J'ai maintenant droit à 90 jours à Hong Kong car je suis Français. Mais pas question de trainer, je ne suis pas là pour faire du tourisme : muni d'un plan, j'ai maintenant une heure pour trouver la compagnie des visas, un bureau situé au neuvième étage de je ne sais quel building. . Si je ne trouve pas avant 13:00, je devrais rester un jour de plus à Hong Kong. Hors de question ! Je retire 1000 HK$ et je me précipite dans un taxi en lui montrant mon plan. Lui de me faire comprendre, j'ai juste à marcher un peu pour trouver la bonne rue. OK je marche, environ 5 minutes, et effectivement en demandant tout au long de ma marche aux gens, mais où est ce building, j'arrive dans la bonne rue. Maintenant il faut trouver le building. Le plan n'est pas très clair... Je teste plusieurs buildings, à chaque fois c'est « Oui c'est un peu plus à gauche » et au building de gauche « Oui c'est un peu plus à droite puis tout droit ». Bref ça ne m'aide pas. Je fini tout de même par trouver le bon building, me dirige vers l'ascenseur, le garçon me demande « Chinese visa ? » Yes, yes, yes. Apparemment lorsqu'un étranger vient dans ce building c'est pour faire un visa.


J'arrive donc enfin à la compagnie vers 12:45, ouf j'ai trouvé. Je demande un visa Business de 6 mois multiples entrées. On me dit OK, et je leur confie mon passeport. Voiiiilà. Hum rien à remplir? Vous êtes surs? Ah oui monsieur il nous faut une photo d'identité. Voilà. Bref c'est étrange, j'ai juste donné mon passeport et une photo d'identité, on me remet un ticket d'attente en échange. Dans 6 heures, j'aurais mon visa. Hum. 6 heures à patienter ? Pour un visa, c'est sur que ce n'est pas long. Je sors donc du building, je dois maintenant m'occuper pendant 6 heures. Je me disait que ça doit être facile à Hong Kong. Que nenni ! Je n'ai pas envie de me perdre alors je reste dans les quartiers proches du building de la compagnie des visa. Mais voici ce qu'on trouve à Hong Kong aux alentours de la gare : des restaurants étrangers, des marchands de cigarettes étrangères, de nourriture étrangère (tout ceci pour un prix « spécial étranger »), des bureaux qui échangent les devises à un taux pas très avantageux, des marchands de produits de luxe, des Mac Do, etc. Bref pas de quoi s'occuper pendant 6 heures ! En plus il fait très chaud à Hong Kong.


Je trouve un bar étranger, commande une Leffe Tripple (ça faisait longtemps) et paie ma bière à prix fort, prix majoré du fait que ma table se trouve en terrasse, et merde tiens. Bref 60HK$ la bière 33 cl. Je bois ma bière que j'ai réussi à faire tenir 45 minutes, puis je vais m'assoir sur un banc. Au bout de quelques minutes je me rend compte que j'avais les jambes couvertes de fourmis très rapide, aaah je déguerpis vite fait! Je décide d'appeler Guo Yu pour lui dire que je suis bien arrivé à Hong Kong, je pars donc à la recherche d'une cabine téléphonique, mon portable ne passant pas à Hong Kong. Mais là, horreur, pas l'ombre d'une seule cabine téléphonique ! Je retourne à la gare dans l'espoir d'en trouver une. J'en trouve une, elle marche par pièce, c'est quoi cette arnaque ? Je sors de la gare et découvre, cachées de tout le monde, 2 cabines téléphoniques par carte, une qui marche et une qui ne marche pas. Ouf ! Après plusieurs essais je découvre qu'il faut taper 001 pour faire des appels en dehors de Hong Kong, le préfixe international ne suffisant pas. Hourra, je peux enfin appeler Guo Yu ! Je la rassure et lui dit que je ferait mon possible pour rentrer dans la journée.



Je retourne ensuite à la gare, j'ai faim, et j'ai justement sous les yeux un magasin de chocolat étranger, je ne vais pas me gêner ! J'achète donc des Snickers, des Kinder Country et Bueno et du chocolat Lindt car tout ça me manquait un peu en Chine. Aaah que c'est bon le chocolat ! Bon, et maintenant, je fais quoi ? Il me reste encore 4 heures à attendre... Pfff... Qu'est ce que je me fais chier... Je vais manger au Mac Do, ça faisait longtemps aussi. De quoi m'occuper pendant 20 minutes. Ensuite, je trouve enfin une place assise dans la gare. Hop ! J'y vais et je me tape un petit roupillon histoire de passer le temps. Lorsque je me réveille, une jolie jeune fille et un jeune homme s'approchent de moi et veulent me dire quelque chose à propos de Jésus, hein attendez je me réveille juste là, je ne saisis pas très bien ce qui se passe mais je leur dis que je suis déjà Chrétien donc pas la peine de me convertir plus. Ils insistent encore 15 minutes puis s'en vont. Ils sont très gentils mais je ne sais pas pourquoi ils sont venus me voir moi ? Je sors prendre l'air, là je suis prix d'assaut par un jeune homme qui distribue des journaux dont le thème est « Falun Gong n'est pas mauvais », je prend le journal et commence à le lire, je remarque qu'un agent d'entretien avec une oreillette fait comme semblant de balayer près de moi en m'observant, surement un espion Chinois ? Je range le journal dans mon sac et je me dirige maintenant vers la compagnie des visas un peu en avance, à 17:30 au lieu de 18:00.


Comme je suis en avance, on me dit d'attendre un peu. Vers 17:50, je reçois mon passeport, avec mon nouveau visa ! Trop facile ! Je paie 500 HK$ (50€) et file en vitesse à la gare pour acheter un billet de train vers Guangzhou. Sur la marche du retour je remarque d'autres chinois avec des oreillettes. Hum ! Je décide de me séparer du journal, je n'ai pas envie de me retrouver « ennemi du Parti Communiste Chinois » si je me fait contrôler. J'arrive à la gare et achète mon billet. Je n'ai pas le choix, je dois choisir le train de 19:30. J'échange mes dollars de Hong Kong restants contre des bons vieux Yuans Reminbi Chinois. J'appelle Guo Yu pour lui dire que j'ai mon nouveau visa et lui communique mes horaires de train. Elle est très rassurée! Bon, encore une heure à attendre à ne rien faire. Mais comme je suis content cette heure est vite passée, je passe vite à l'embarquement, on contrôle mon sac, je dois remplir un papier « HK Departure Card » toujours aussi ennuyeux à remplir puis on contrôle mon passeport et le papelard. Là l'agent me dit « Désolé, votre visa est expiré ». Hein ? Montrez voir ? Aaah, je comprend, il ne regarde pas à la bonne page, il voit l'ancien visa. Je lui montre mon nouveau visa un peu plus loin dans le passeport. Ouf j'ai eu peur !


J'embarque donc dans le train à grande vitesse pour Guangzhou. Dans ce train j'ai encore 2 nouveaux papiers à remplir. Je remplis donc un papier jaune ou on me demande encore si j'ai été en contact rapproché avec des oiseaux (c'est une manie décidément), si j'ai eu de la fièvre ces derniers jours, des nausées, etc. Je réponds « No » partout. Je remplit ensuite la « China Arrival Card » où cette fois, comme motif d'entrée, je peux mettre fièrement « Business ». Le train s'arrête à Shenzhen puis arrive finalement à Guangzhou après 2 heures et demie de trajet. Là encore, je ne me suis pas fait avoir : avant même que le train s'arrête j'étais devant la porte, prêt à sortir. La porte s'ouvre. Partez ! Je vois que je ne suis pas le seul à faire la course, je me grouille, je choisi les escaliers pour doubler tous ceux de l'escalator, la compétition est serrée. Diable ! Mais pourquoi le train est si loin de la sortie ? J'arrive finalement premier ex-æquo avec un autre étranger au contrôle des visa, et je vois la queue derrière moi qui s'allonge, qui s'allonge... Ah ah ! Un grand sentiment de satisfaction m'emplit alors. Ça c'est de la puissance de bon Gabour ! Je prend soin de montrer la page du nouveau visa à l'agent, qui me laisse passer sans encombres. Je me rend calmement au point de rendez vous avec Guo Yu et son père, et nous rentrons chez lui. Je suis crevé. Douche et dodo.



Nous passons quelques jours chez le père à Guo Yu car cela fait plusieurs mois qu'elle ne l'a pas vu, on visite un peu Guangzhou, on fait une balade en pédalo très amusante au milieu d'un parc. Ce qui m'a impressionné à Guangzhou c'est lorsque on doit se rendre rapidement dans une petite rue donnée, des sortes de minibus électriques et sans portes ni fenêtres (comme une grosse voiturette de golf) déboulent à toute berzingue au milieu des gens et des vélos, le trajet se passe avec le klaxon continuellement en marche et ça fait bien peur. Ils doivent atteindre plus de 60 à l'heure dans des rues parfois aussi larges qu'un lit 2 places et bondées de monde. A Guangzhou le père de Guo Yu m'a gentiment fait visité des magasins d'informatique afin de voir les prix et chercher ce qui pourrait se vendre bien en France. Puis nous rentrons finalement à Beihai, en prenant encore un bus couchette. Cette fois-ci c'est encore pire qu'avant : on se retrouve à l'arrière du bus dans les couchettes inférieures, la couchette supérieure rendant impossible la position assise. Rhaaah 12 heures comme ça ! C'est du foutage de gueule ce genre de bus. Le gars à côté passe son temps à téléphoner en gueulant dans son portable et sa copine ronfle comme un diesel. Je n'ai pas pu m'empêcher de brandir mon portable en gueulant « Allôoooo ! », ça soulage pour un petit moment. La prochaine fois je préfère encore un bus avec places assises. On arrive à Beihai le lendemain, mon nouveau visa en poche. Facile ! Voici donc comment on peut se procurer un visa facilement pour la Chine. Et nul doute que l'on peut depuis la France prendre l'avion pour Hong Kong et procéder de la même façon que moi, ça marcherait aussi bien je pense, sans avoir à attendre pour un pauvre visa tourisme en France.




3 – Voyage au Yunnan



Nous sommes à peine rentrés depuis quelques jours à Beihai que l'on se prépare déjà à faire un voyage dans la province du Yunnan pour visiter de la famille à Guo Yu. Le Yunnan est une province qui se situe à l'Est du Guangxi, dans les montagnes un peu avant la chaîne montagneuse de l'Himalaya. On prépare donc nos bagages et l'on se rend à la gare, moi, Guo Yu, sa mère et un ami de sa mère nommé Huan Jiao Man. Vu qu'il s'agit d'un voyage interne en Chine, je n'ai pas à présenter mon passeport à tout bout de champ cette fois-ci. Là on est confronté à un flot de voyageurs se rendant tous dans le Yunnan. Eh oui, le Yunnan est très prisé des chinois et des touristes ! On prend le train pour Nanning, environ 3 heures et demie de trajet. On a de la chance, on a des places assises. Le train est bondé de monde, les gens se marchent presque dessus et il faut faire bien attention à ses bagages. On arrive à Nanning, je conseille aux autres de se magner car je me rappelle bien comment se passait l'arrivée à Guangzhou ou Hong-Kong. On doit maintenant attendre 3 heures avant que le train pour Kunming arrive. On profite de ce temps pour manger et on patiente. On paie 5 yuans/personnes pour la salle d'attente « VIP » avec moins de monde et places assises. Et en cadeau on peut embarquer avant les autres.


On embarque dans le train, malheureusement la mère de Guo Yu s'y est pris trop tard pour acheter les billets, on a pas de places couchettes. Mais ce voyage est long, très long, on arrivera que le lendemain... Et le train qui se remplit comme celui d'avant... Dans le train la mère de Guo Yu et son ami arrivent à négocier 4 places couchées dans la cabine du personnel du train, ouf on ne restera pas assis ! On se frait un passage parmi les voyageurs en direction des cabines couchettes se trouvant à l'autre bout du train, les bras chargés de lourds bagages. En arrivant enfin à nos places j'avais limite une crampe aux bras. Et là repos! Ici tout est plus calme, moins de monde, plus confortable. Je prend quelques photos depuis le train des montagnes que l'on traverse durant le trajet. Toute la journée et toute la nuit le train gravit des montagnes, les traverse de part en part... Le changement de pression continuel fait mal aux oreilles, c'est très dur de dormir dans ce train. Les couinements du train à chaque virage n'arrangent pas les choses. Mais c'est toujours mieux que de rester assis toute la nuit ! Au petit matin nous arrivons à Kunming, la capitale du Yunnan.



Là encore il faut se dépêcher si l'on ne veut pas être pris dans une file d'attente interminable. On passe la vérification des bagages avec succès et un des oncles à Guo Yu nous repère et nous dis d'embarquer dans sa voiture. Là j'ai cru à une blague au début, sa voiture est une voiture récente et tout et tout mais c'est une petite voiture quatre place (la QQ Car), nous sommes cinq et chargés de bagages. Pas de problèmes nous dis l'oncle, ça logera comme ça pourra mais ça logera. Ce n'est pas un blagueur : effectivement on a réussi en se contorsionnant un peu. On arrive à l'appartement de l'oncle qui est le mari de la 4ème fille de la mère à Guo Yu. J'appellerai donc cet oncle « 4ème oncle » et la tante « 4ème tante » comme il est de coutume de faire en Chine. On peut enfin prendre un petit déjeuner et une douche bien méritée.


Premier constat frappant à Kunming : les gens portent tous des pantalons. C'est tout bête, mais on est à peu près les seuls dans la rue à porter des shorts. Du coup tous les marchands savent qu'on est pas d'ici (moi je suis de toute façon grillé d'avance), les marchands nous donnent donc des prix « touristes ». On achète des pantalons et tout se passe mieux.


Deuxième constat frappant : dans le Yunnan tous les boutons disparaissent. En effet dans le Guangxi, dès que l'on mange quelque chose d'un peu gras, on peut être sûr le lendemain d'avoir de jolis boutons sur le visage. Dès la descente du train, tout a disparu pour moi. Cool! Cela n'a qu'une signification pour moi : je vais pouvoir manger ce que je veux.


Troisième constat frappant : la nourriture du Yunnan n'est pas célèbre pour des prunes. C'est délicieux ! Ici on aime bien les barbecues, les plats de patates rôties, le jambon, la viande est toujours délicieusement cuisinée. Il y a même du fromage de chèvre ! Je ne vous cache pas que je ne me prive pas, ici comme en France je peux gloutonner sans grossir et sans boutons. Et le canard rôti aux patates rôties ne me laisse pas indifférent. On peux trouver ici toutes sortes de brochettes délicieuses et bon marché, des nouilles excellentes, du pain, bref même si j'aime bien la nourriture du Guangxi je pense que je préfère de loin celle du Yunnan.



Quatrième constat frappant : ici tout est épicé ! Chaque bouchée de nourriture que vous avalerez vous fera transpirer et couler le nez tellement les épices sont présentes partout. Ne jamais aller au restaurant sans son paquet de mouchoirs, vous en aurez sans doute besoin ! On trouve des épices partout même là où on ne les attends pas : dans les nouilles, dans les crêpes, dans les gâteaux, les brochettes de légumes et de viande, dans les omelettes, chaque plat se conçoit avec des épices, il est impossible d'y échapper. Je ne vous cache pas que dans le Yunnan j'ai beaucoup craint un retour des hémorroïdes mais finalement non (Ouf !) Pour calmer les effets des épices les gens prennent un médicament à base de plantes ou boivent une boisson appelée Liang Sha. Ceux qui ignorent cette étape nécessaire souffriront de la présence des épices dans tous les plats : boutons, brulures d'estomac, langue en sang, amygdales sanglantes, anus en fleur, euh en feu... Pour ma part je n'ai eu droit qu'à la langue en sang au début puis c'est passé en buvant la précieuse boisson. Cela m'a appris une chose : les épices ça brûle tout sur son passage au sens figuré comme au sens propre.



Dans le Yunnan si l'on se rend dans les bonnes rues commerçantes, on peut trouver des choses très intéressantes, comme de jolis vêtements pas chers, des bibelots, des Zippo très jolis (mais le prix aussi est très joli), des brads en bambou très jolis pour fumer le tabac (c'est ce qu'on m'a dit... Mais je sais que le Yunnan est la province où l'on cultive le plus de drogue en Chine...), des étoffes, des tableaux sur tissus, de magnifiques sculptures en bois (Mickaël pardonnes-moi c'est trop cher et trop gros à envoyer en France), des bijoux en jade à n'en plus savoir quoi en faire, des sacs cousus main... Bref plein de jolies choses.


Chaque fois que l'on est sorti de la ville, j'ai pu admirer des montagnes magnifiques. C'est les genre de montagne très pointue avec de la végétation tropicale dessus, c'est très différents de montagnes comme les Pyrénées ou les Alpes. Malheureusement je n'ai pas pu prendre tellement de photos de ces montagnes, car on était en voiture et pour un Chinois cela n'a pas de sens de prendre une photo sans personne dessus.



Dans le Yunnan lors d'une sortie j'ai eu l'occasion de pouvoir skier et de faire de la luge. Vous me direz, rien d'exceptionnel jusque là, ça on peut le faire en France. Oui mais sauf que moi c'était sur de l'herbe. En France on doit attendre que la neige tombe, ici on utilise juste des skis ou des luges munies de chenilles comme les tanks, la gravité faisant le reste. J'ai beaucoup aimé, la seule chose à faire attention c'est lorsque l'on tombe l'herbe tachera irrémédiablement les vêtements. Il faut donc s'habiller comme une souillon et on peut dévaler les pentes à toute vitesse, on remonte à l'aide de remonte-pentes.


La famille de Guo Yu est très sympathique, ils se sont toujours montrés gentils et accueillants à mon égard, et sont très drôles. Pas une seule fois je me suis senti mis à l'écart du fait que je sois étranger ou que je ne parle pas bien la langue, ils ont toujours essayé de me faire comprendre ce qu'ils avaient à me dire par divers moyens, des signes et des onomatopées si besoin ; j'ai passé de très bonnes soirées avec eux, ils ont le cœur sur la main. Ils ont appris quelques mots d'anglais comme par exemple « sleeping », « very good », « drink » ou bien encore « smoking ». Il faut dire que dans le Yunnan, contrairement au Guangxi, même les femmes fument. C'était parfois désagréable lorsqu'on était tous ensemble car tout le monde fume en même temps, kof kof ! Bien qu'étant moi-même fumeur, je trouve qu'ils fument trop, j'ai du refusé au moins la moitié des cigarettes que l'on me proposait, et pas toujours avec succès, parfois ils allument une cigarette et te la placent entre les dents sans même avoir eu le temps de dire Bu yong la, non merci! J'ai trouvé un jeu d'échecs et j'ai appris Guo Yu à y jouer en quelques parties, le 6ème oncle de Guo Yu se contentant d'une partie pour apprendre. Ça faisait longtemps que je n'avais pas joué aux échecs ! Lors d'une sortie j'ai trouvé des nunchakus (je ne sais pas comment ça s'écrit, vous savez cette arme avec 2 bâtons reliés par une chaîne que Bruce Lee manie avec aisance) et un cousin à Guo Yu m'a appris à m'en servir. Il m'a également appris quelques rudiments de Kung Fu, mais ma souplesse a ses limites. Je lui ai appris à marcher sur les mains, ceux qui me connaissent bien connaissent ma méthode unique au monde.



Lors de notre voyage au Yunnan nous ne sommes pas resté à Kunming, nous somme aussi allé à Dongchuan, une ville plus au Sud et beaucoup moins touristique (et donc plus pauvre) pour visiter le premier oncle de Guo Yu et un autre oncle du côté de son père qui est malheureusement dans un asile. Ce pauvre homme y est depuis 26 ans maintenant, lorsqu'on l'a visité il nous a dit « je vais bien maintenant, je ne suis pas malade » et il a eu le temps ici d'apprendre l'anglais. Il n'avait vu personne depuis 5 ans, bien que de la famille soit toute proche. Triste visite. Le premier oncle aime bien cuisiner, il nous a montré sa future maison ainsi que la future maison de sa fille, ce sont de chouettes appartements très spacieux et modernes pour apparemment pas très cher. Lors de cette petite excursion de quelques jours à Dongchuan j'ai eu l'occasion de conduire la QQ Car du 4ème oncle. C'est une chouette petite voiture, pas très puissante mais agréable à conduire. Il faut dire que ça faisait 4 mois que je n'avais pas touché un volant, ça m'a donc fait plaisir de conduire ! Guo Yu était contente de me voir conduire, je ne sais pas pourquoi mais elle rêve qu'on ait une voiture et qu'elle soit assise à mes côtés pendant que je conduise. Lors de notre séjour à Dongchuan nous sommes allé visiter la tombe de l'arrière grand mère de Guo Yu située au sommet d'une montagne, il faut parfois escalader pour s'y rendre, et suivre des petits sentiers pas très fréquentés. C'était une visite importante pour Guo Yu et sa mère. En Chine les mourants demandent souvent à être enterrés au sommet d'une montagne, ce qui fait que les montagnes sont en fait les cimetières des Chinois. Lors de la visite de la tombe, on offre et on allume une cigarette pour le ou la disparue, on lui nettoie sa tombe de toutes herbes, on lui offre des fruits et on lui parle. Ensuite nous somme redescendus de la montagne sans regarder derrière et sans répondre à ceux qui nous appellent (c'est important) et nous sommes rentrés à Dongchuan. Puis nous sommes rentrés à Kunming. Malheureusement il venait de pleuvoir alors la route était coupée par des rochers : nous avons du emprunter la vieille route pour le retour. Et là ça secoue. La vieille route n'a aucune sécurité, les virages sont très serrés, la route est parsemée de rocailles tombées des pentes. Rien ne retient une chute de pierres sur cette route. Là ou on a mis 4 heures à l'aller, on a bien mis 6 heures pour le retour. En empruntant cette vieille route, j'ai fait une bien triste découverte : une montagne qui avait l'air bizarre près d'un pauvre petit village. Eh mais ça pue la mort ici. Non je ne rêve pas, c'est une montagne de détritus, les détritus de Dongchuan ! Voilà donc où vont les déchets que l'on prend soin de jeter à la poubelle... J'en reparlerai un peu plus loin.



La mère de Guo Yu et son ami Huan Jiao Man sont rentrés une semaine avant nous en raison d'une compétition de danse, très chargés en bagages. Nous avons donc coulé des jours paisibles et heureux chez la 6ème tante et le 6ème oncle. Ils nous on fait visiter plein d'endroits, dont un parc aquatique ou l'on s'est bien amusés et en dernier la visite d'une montagne, ou j'ai d'ailleurs pris froid en raison de la pluie. Puis est venu le temps de rentrer pour nous aussi, et les bagages faits, nous nous sommes rendus à la gare, la larme à l'œil. Le petit cousin de Guo Yu me disait sans cesse « Not Go ! Not Go !». Je m'étais fait un ami ici. Sa cousine était triste aussi. On est finalement monté dans le train. J'avais alors de la fièvre et une angine, pas très pratique pour voyager mais pas le choix, les billets ont été acheté une semaine à l'avance pour être sûrs d'avoir des places couchettes. Le voyage du retour n'a pas du être très amusant pour Guo Yu vu que j'ai passé mon temps à dormir. En arrivant à Nanning le lendemain, en sortant de la gare on est tombé sur un bus qui allait à Beihai, ça tombe bien, nous aussi on veut y aller. On embarque et 4 heures plus tard nous voici de retour à Beihai, un peu tristes de quitter le Yunnan et la famille de Guo Yu que l'on ne reverra sans doute pas avant un bon moment, vu la distance qui nous sépare. Mais pas question de se laisser abattre, un petit tour à Silver Beach et les sourires reviennent ! Plouf.




4 – Pauvre Terre




Une parenthèse dans ce tome 3, j'aimerai vous parler des détritus en Chine. Lors de mes nombreux déplacements, que ce soit en ville ou à la campagne, même dans la montagne, partout on trouve des détritus. Les chinois n'en ont rien à péter de leur environnement, ils achètent, consomment et jettent sur place. Dans la rue on se retrouve parfois à marcher sur une couche de déchets, c'est dégueulasse et ça pue. Bien que les rues soient nettoyées jour et nuit, je sens bien que ça ne pourra pas toujours être propre. Des rues sont déjà oubliées et le nombre de déchets augmentant, il deviendra toujours de plus en plus difficile de tout nettoyer. Plusieurs fois j'ai surpris des membres de la famille de Guo Yu à jeter leur poches plastiques et leurs emballages dans la rue ou dans la rivière, et lorsqu'ils me voyaient garder mes déchets en attendant de trouver une poubelle ils me faisaient signe de jeter par terre. J'ai toujours refusé cet acte idiot et je leur ai fait comprendre comme je pouvais à quel point c'était idiot. C'est un long travail, mais qui a fini par porter ses fruits, maintenant au moins ils se sentent idiots lorsqu'ils jettent par terre. Ils jettent donc dans la poubelle. Les chinois me parlent souvent de « cœur ». Cœur d'offrir quelque chose, cœur à faire quelque chose, etc. Je leur ai montré quelque chose. S'ils ont vraiment du cœur, pourquoi s'entêtent-ils à rendre la planète dégueulasse pour leurs enfants ? Offrir une décharge à ses enfants, c'est ça le cœur ? Ça les a fait réfléchir. Autre point : une grande partie de la famille de Guo Yu est bouddhiste. Je leur ai alors demandé les préceptes de Bouddha, ce qu'il leur enseigne et ce qu'ils doivent respecter. Comme je m'y attendais, il y a une bonne partie sur « Respecter la nature, aimer la nature, ne pas tuer, ne pas salir, respecter la vie ». Et ils se considèrent bouddhistes en jetant tout et n'importe quoi n'importe où ? Ça aussi ça les a fait réfléchir. Donc si je n'ai pas changé la Chine, j'ai au moins changé le comportement vis à vis des déchets pour la famille de Guo Yu. Ce n'est pas grand chose au niveau de la Terre mais c'est une petite fierté pour moi.


Chaque fois que j'ai pu me rendre quelque part, ça a toujours été la même chose, les bords des routes sont parsemés des emballages jetés par la fenêtre des voitures, on jette dans des lieux magnifiques – ou qui l'étaient autrefois – et tout le monde trouve ça normal. Au début j'ai eu droit à des excuses du genre « Oui mais en France vous êtes riches, nous en Chine on est 1 350 000 000, on est pauvre » et moi de dire qu'il n'y a aucune excuse qui tienne dans le fait de jeter ses emballages par terre à moins de deux mètres d'une poubelle portant l'inscription « Love our homeland » et son équivalent en Chinois. Et aucune excuse qui tienne dans le fait de jeter par la fenêtre son paquet de chips qui par définition est de la nourriture pour riche. Toute les excuses qu'ils ont pu me sortir cachaient en fait une flemme de jeter à la poubelle.



Jeter à la poubelle, c'est bien, mais ensuite, où vont les déchets ? Là j'ai eu une grande déception. En Chine, il n'y a pas de recyclage. Manque d'argent ? Je ne sais pas. Mais si ceux qui s'occupent des déchets ont la même mentalité que ceux qui jettent par terre, ça explique ce que je vais vous dire ci-après : en Chine, les déchets de toute une ville sont stockés à quelques kilomètres de la ville, souvent près d'un petit village qui n'a rien demandé à personne. Ces décharges sont sauvages, aucun panneau ne les indique, les routes qui y conduisent sont des chemins de terre ; les déchets forment des montagnes immenses et dégueulasses. Au début je ne voyait pas ces montagnes car ils tentent de les cacher de la route par des allées d'arbres, maintenant j'ai appris à les déceler grâce à l'odeur et la petite route qui y conduit parsemée de poches plastiques en tous genres. Chaque ville a sa montagne de déchets. Alors je ne sais pas, des fois je me dis à quoi bon jeter à la poubelle si tout ça se retrouve irrémédiablement dans la nature sans recyclage ? Je ne parle pas des villes côtières qui elles jettent leur déchets directement dans l'océan à quelques kilomètres des côtes, tuant et polluant tout autour de la montagne sous marine de déchets. Ou des villes qui jettent tout dans la rivière, des usines, des mines et des industries qui jettent tout dans la rivière aussi, polluant tout l'aval de la rivière, au grand damn des villes situées plus loin et provoquant la mort de tout l'écosystème longeant la rivière.


Une autre question est, qu'en est t'il du traitement des déchets en France ? Je sais que l'on est pas tout blanc non plus, mais j'ai tout de même l'impression que l'on produit plus d'efforts à recycler les déchets et que l'on cherche à éviter les décharges sauvages. En France jeter ses déchets dans la rue est mal vu. Jeter dans la nature c'est crétin. Mais qu'advient-il réellement de nos déchets, je ne sais pas vraiment. Peut être sont ils enterrés ou jetés à la mer, ou bien on les envoie dans d'autres pays, je ne sais pas.



Un jour si j'ai assez d'argent j'essaierai de faire un spot publicitaire ou plutôt un spot documentaire pour tenter de choquer les Chinois sur leur manières de faire et leurs conséquences plus tard, afin qu'une grande partie de la population se sente idiote de jeter à tout va. Je connais plein de moyens pour que des gens se sentent idiots ou coupables, comptez sur moi. J'ai déjà ma petite idée là dessus, c'est en projet. Si je réalise ce spot publicitaire j'espère trouver assez de soutien pour le faire !


Mais pour le moment, le résumé de cette partie, c'est : pauvre Terre, pauvre pauvre Terre... Si vous voulez avoir une idée de l'état de la planète et son avenir proche, je vous conseille l'excellente série de documentaires de Yann Arthus Bertrand, « La Terre vue du ciel », en 4 parties, diffusée sur France 2 cette année. 4 excellents documentaires à télécharger sans attendre avec de très belles images et de très tristes constats. Merci à Pierre-Alexandre de m'avoir fait découvrir ces documentaires.




5 – La médecine Chinoise



J'ai eu pas mal d'occasions de faire face à la médecine Chinoise. J'ai eu diverses maladies durant mon voyage ici, et si la médecine traditionnelle Chinoise est renommée dans le monde entier, en revanche leur médecine « moderne » l'est beaucoup moins. Tout d'abord, parlons un peu du système de soins des Chinois. Il se divise en 4 parties : Les hôpitaux du gouvernement, les hôpitaux privés, les médecins privés et les pharmacies. Les Chinois n'ont pas de système de sécurité sociale et les 4 parties du système de soins ne sont soumises à quasiment aucun contrôle du gouvernement. Ce qui fait que les 4 parties ne sont présentes que dans le but de gagner un maximum d'argent en pratiquant des soins arbitraires à des prix arbitraires. On peut se procurer n'importe quel médicament disponible sur le marché sans ordonnance, bien qu'un bon nombre soient à utiliser avec des pincettes et certains soient très dangereux. Voilà pour le background. Ensuite, pour ce qui est des opérations chirurgicales : une simple visite à l'hôpital et on peut se faire opérer le jour même. Il en est de même pour la greffe d'organes : à la lecture à Hong Kong d'un journal sur la méthode chinoise pour se procurer des organes, il apparaît qu'il ne faut généralement pas attendre plus d'une semaine pour se faire greffer un organe, un rein, une cornée, un cœur, là où cela prendrait des mois voire des années en France et bien d'autres pays avant de trouver un donneur compatible. D'où proviennent leurs organes ? C'est bien simple. Le Parti Communiste Chinois (PCC) est en train d'exterminer tous les membres du mouvement Falun Gong et les soit-disant « ennemis du PCC » au Tibet. Ils ne les tuent pas simplement. Non, ils les envoient dans des camps secrets où ils prélèvent les organes sur les prisonniers en excellente santé et vivants, avant de brûler leur corps privé de foie, cœur, cornées, reins... Voilà pour les greffes d'organes en Chine, c'est dégueulasse et les chinois nient les faits. Ils se dépêchent en ce moment même à finir leur sale boulot avant les JO pour qu'aucune preuve ne subsiste. Ensuite, pour des maladies comme l'angine, le mal de gorge, la fièvre, ou bien d'autres, ils n'ont qu'une méthode de soin : des médicaments conjugués à des perfusions. En Chine c'est perfusion pour tout et n'importe quoi, à leurs yeux c'est la méthode miracle qui soigne tout. J'ai un peu l'impression de me retrouver au moyen âge à l'époque de la saignée salvatrice. La réalité que les chinois refusent d'accepter est que la perfusion est très coûteuse et peut très bien être remplacée par la prise orale de médicaments simples et disponibles sur le marché. De plus je ne vous cache pas que les perfusions en Chine sont dangereuses, à on avis. On se retrouve dans une salle assez sale avec plein de malades qui toussent, on s'assit sur une chaise pas désinfectée où des centaines de personnes malades sont venues auparavant et on te pique, on te dit que c'est sans danger, et les microbes tu connais ? Je pense qu'il y a de grande chances de tomber encore plus malade en pratiquant ces perfusions. Sans compter que des fois ils te loupent et que c'est très douloureux. Et pourquoi nier qu'une perfusion de pénicilline est identique à un comprimé de pénicilline ? Ce qu'on mange va dans le sang tout pareil, mais pour les chinois, « ce n'est pas pareil ». Bin merde alors. Vous avez étudié la médecine avant d'être docteur ? Ce qui est sûr c'est que les hôpitaux profitent de cette croyance infondée en la perfusion et s'en mettent plein les fouilles, une véritable aubaine pour eux. Ils peuvent donner des petites doses à chaque fois de manière à faire durer une maladie, j'ai pu tester ça moi-même pour une simple angine qui a duré plus de deux semaines à coups de perfusions. Comparez : 15 yuans les 24 comprimés de pénicilline ou 300 yuans pour une semaine de perfusion, qu'est ce qu'ils choisissent ? La méthode la plus chère bien que plus lente et plus dangereuse. Je sais qu'ils manquent d'argent pour former les docteurs mais ce qui est sûr c'est qu'ils ne manquent pas d'argent dans les hôpitaux. Si on se passe des hôpitaux, il y a les petits docteurs, eux ne conseillent que rarement des perfusions et préfèrent les médicaments ou les piqures. Pour ma dernière angine j'ai eu droit à seulement 3 piqures et c'est parti plus vite qu'avec leurs perfusions, et pour seulement 18 yuans. La Chine a de gros progrès en matière de médecine à faire. En matière de Droits de l'Homme aussi, lorsque je repense aux atrocités qu'ils commettent à la barbe de tout le monde.




6 – Fourre-tout



  • J'ai enfin pu trouver de la nourriture Française en Chine, dans un Carrefour à Kunming. Malheureusement c'est tellement cher que je me suis contenté d'acheter un camembert et un pot de mayonnaise. A plus de 60 yuans le camembert, ça fait réfléchir lorsqu'on peut se faire un bon repas pour 5 yuans.

  • Au moment ou j'écris, on s'apprête avec Guo Yu à retourner à Nanning où elle terminera son année scolaire et où je chercherai un travail, disposant désormais d'un visa Business.

    Mise à jour : nous sommes maintenant à Nanning !

  • J'ai bien reçu le colis que m'a envoyé Sami et qui contenait une lettre de Virginie, une lettre de Mickaël, une lettre de Maman, un journal récent, un saucisson, un pot de sauce au poivre, 2 sachets de sauce au poivre à préparer, une bouteille d'huile d'olive, 3 packs de crème fraîche et des saucisses apéritifs. Merci beaucoup !!! Ça fait super plaisir !

  • Lors de mon retour à Beihai, je ne pesait plus que 73 kilos contre 85 à on arrivée en Chine. A l'heure actuelle je pense que j'ai repris un peu du poil de la bête mais je reste en dessous des 80 kilos.

  • Un jour j'ai trouvé un trèfle à quatre feuille, je l'offre à la mère de Guo Yu me disant qu'elle serait contente, elle me dit « Oh xiexie ! » (merci en chinois) tout en balançant mon trèfle par dessus son épaule et continuant sa marche. OK elle n'en a rien a cirer de mon trèfle, snif !

  • J'ai plein de projets, comme ouvrir un bar français en Chine, ouvrir une école avec Guo Yu, le spot documentaire, faire de l'export de trucs vers la France... Je ne sais pas lesquels je pourrai réaliser mais je ferai le maximum pour y parvenir.

  • La grande question du moment est : Guo Yu ira t'elle étudier en Thaïlande ou non ? Elle a découvert que si elle part en Thaïlande elle n'aura d'autre choix que de vivre dans un internat pendant deux ans, rendant notre relation très difficile voire impossible. Donc on se pose plein de questions la dessus. Ce qui est sûr c'est que l'on s'aime vraiment et que l'on ne veut pas se quitter!


  • Rajout colérique de dernière minute : j'ai voulu envoyer un colis contenant des cadeaux pour ma famille et mes amis ainsi qu'une lettre via China Post. Normal quoi. Mais je crois qu'ils sont un peu idiots en Chine avec leur Poste. Par air c'est 250 yuans le kilo et rien qu'un vêtement ils me l'ont pesé à 2,5 kilos ces escrocs. Déjà ils pèsent le carton du colis qu'ils ont eux-même fourni au lieu de seulement peser le contenu. J'en avais en tout pour près de 1000 yuans. J'ai donc choisi d'envoyer plus lentement par voie de terre, de retirer le vêtement qui pèse soit disant 2,5 kilos (une veste et un pantalon en coton...). Ils me disent qu'un des cadeau est interdit, un coffret bien fermé contenant des outils pour tourner le bois que j'avais acheté pour mon petit frère (je suis déjà pas mal en colère là). On pourrait penser qu'ils ont pris ça pour des armes mais même pas, un des cadeau est un nunchaku (ça c'est une vraie arme et ils connaissent bien) qui lui est autorisé sans problème. Ils fouillent partout dans les cadeaux et trouvent ma lettre. Ils rajoutent une idiotie de plus et pas des moindre : par voie de terre il est interdit, depuis la Chine, de joindre une lettre au colis ! Aucun motif, c'est seulement interdit pour la bonne raison de faire chier le monde. Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi idiot de la part d'un bureau de poste. Et comment tout le monde sait à qui sont destinés les cadeaux ? Hein ? Bande d'abrutis ! Si la poste interdit les lettres dans les colis, de quel droit ils s'appellent la Poste ? Qui ça fait chier, à part moi, que je veuille joindre une pauvre feuille de papier dans le colis ? À noter que j'ai le droit d'envoyer une feuille blanche, aucun problème pour ça. Si j'écris déçu ça devient interdit. Ils me disent que c'est pas leur faute c'est le gouvernement qui interdit. Je leur dis que c'est plutôt moi qui doit pas sentir bon. La prochaine fois j'ai bien envie d'envoyer un paquet de 500 feuilles blanches en bordel rien que pour les faire chier, je me bidonne d'avance de voir celui qui va devoir vérifier les 500 feuilles pour voir s'il n'y a pas une lettre cachée. Bref ça m'a foutu en rogne d'envoyer ce colis sans lettre dedans et sans cadeau pour mon frère, ils ont seulement autorisé Guo Yu à joindre un papier contenant un Happy birthday écrit au crayon de bois pour ma mère. Total : 258 yuans, plus cher que l'ensemble du contenu du colis et encore j'ai du en enlever. Je suis très déçu par les règles à la con de China Post. Je sorts sans les féliciter et leur lance un agressif « Baibai » avec la furieuse envie d'en rajouter. Je vais donc devoir envoyer un email au lieu d'une lettre. Ou la prochaine fois j'écrirai au citron, on devra révéler la lettre à la bougie. Pfff mais quelle bande de cons !

Fin



Voilà c'est tout pour ce tome 3 qui j'espère vous aura plu, j'espère aussi qu'il compensera le manque d'évènements du deuxième tome ! Un grand merci à tous ceux qui auront pu me lire jusque là, ceux qui m'ont envoyé le colis, de bon Guérin et de bon Sami, Maman Virginie et Mickaël, un coucou à Papa Aurélien et Marianne, un salut à tous mes amis que j'aime et que je n'oublie pas. En attendant le tome 4,


Bonne journée !

Gab H.



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